Le Journal de Montreal

L’art du lâcher-prise est-il à ma portée ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai l’impression que pour régler les problèmes qui s’accumulent dans ma vie depuis des années, il va falloir que je change ma façon de les analyser dans leur ensemble. J’ai 47 ans. J’ai vécu 22 ans avec le père de mes enfants et notre séparation fut un enfer. Les enfants ne me pardonnent pas d’avoir laissé leur père alors que j’ai enduré ses folies pendant trop d’années, et lui ne me pardonne pas de l’avoir abandonné alors qu’à ses yeux je devrais être heureuse d’être avec un être aussi fantaisist­e. Mais voyez-vous, j’en avais assez de tout faire dans la maison en plus d’assumer le maximum financière­ment pour lui permettre de se lancer dans des projets aussi hasardeux que peu rentables au final.

Comme je dois en plus en tant que fille unique m’occuper de ma mère souvent malade, je ne sais plus où donner de la tête. On dirait que tout s’écroule autour de moi et que je suis incapable d’arrêter l’hécatombe. Ma cousine, avec qui je suis très amie et qui connaît les tenants et aboutissan­ts de ma situation, m’a dit à peu près ce qui suit la semaine dernière quand on est allées prendre un café ensemble : « Ma fille, il va falloir que tu lâches prise sur quelque chose, sinon tu vas te retrouver sur le dos dans pas longtemps ! »

Je ne sais pas trop ce que ça veut dire « lâcher prise », mais j’aimerais tellement savoir comment m’y prendre pour que mes enfants comprennen­t que je ne pouvais plus continuer à soutenir leur père, un homme totalement inconscien­t de ses responsabi­lités, pas plus que je ne peux continuer de m’occuper seule de ma mère qui me gruge le peu de temps libre que j’ai. Comment faire comprendre aux autres que je ne suis pas une sur-femme ?

Mère et infirmière à temps plein

Lâcher prise dans votre cas consistera­it à retrouver une totale confiance en vous qui vous permettrai­t de ne pas exiger de vous-même plus que vous ne pouvez donner. Vous vous laissez envahir par tout le monde, et d’après ce que je constate, vous ne vous faites entendre que lorsque vous êtes rendue à bout.

Voici quelques lignes à méditer sur le lâcher-prise, conseillée­s par Geneviève Lessard : « Lâcher prise, ce n’est pas se montrer indifféren­t, mais simplement admettre que l’on ne peut agir à la place de quelqu’un d’autre. C’est reconnaîtr­e son impuissanc­e, au sens où l’on admet que le résultat final n’est pas toujours entre nos mains. Ce n’est pas prendre soin des autres en faisant preuve d’une totale abnégation, mais se sentir concerné par eux. C’est ne pas materner les autres, mais surtout leur permettre d’affronter la réalité. »

Il y a un âge pour tout

Je me suis senti interpellé ce matin par la lettre de cette « mère ambivalent­e » qui vous demandait comment réagir devant sa fille qui souhaite à 14 ans faire refaire son nez qu’elle n’aime pas. Vous lui avez fait une excellente suggestion en l’invitant à se ranger dans le sens conseillé par les spécialist­es, à savoir d’attendre qu’elle ait 18 ans pour s’assurer que la décision soit prise alors qu’elle sera censée être mature.

Ma petite-fille a subi semblable opération à 18 ans justement. Car il est important que le corps soit formé pour être bien certain que le nez qu’on a ne nous plaît vraiment pas. Et si à cet âge sa fille veut encore améliorer son nez, ce sera important d’acquiescer pour améliorer la confiance en elle de cette jeune fille. Ça peut se faire gratuiteme­nt au public, bien que les listes d’attente soient fort longues, ou au privé si on peut en assumer les coûts.

Papi J.P.

Petite précision d’importance, si l’interventi­on est purement esthétique, la RAMQ ne rembourse pas et les interventi­ons se font dans le privé.

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