Le Journal de Montreal

Le statut précaire des gérants

À l’issue de la saison 2017, six nouveaux gérants, dont cinq recrues, ont été embauchés en vue de la saison 2018.

- JACQUES DOUCET jacques.doucet@quebecorme­dia.com

Cette saison, les Reds de Cincinnati ont été les premiers à bouger en congédiant Bryan Price pour le remplacer par Jim Riggleman en avril. Puis, les Cards de St. Louis ont remercié Mike Matheny pour engager Mike Schildt, qui n’a jamais joué un seul match dans le baseball profession­nel et, à la suite du succès qu’il a connu, ils ont changé son statut de gérant par intérim en lui accordant un contrat de plusieurs saisons.

Verrons-nous encore plusieurs nouveaux visages à la barre d’équipes en 2019 ? Vous pouvez en être sûr. Déjà, on parle de remplacer Mike Scioscia à la tête des Angels de Los Angeles, lui qui est le doyen des gérants des majeures puisqu’il occupe ce poste depuis 19 ans.

Pendant ce temps-là, il est presque assuré que John Gibbons (Blue Jays) et Buck Showalter (Orioles) ne seront pas de retour la saison prochaine, tandis que les gérants recrues des Mets (Mickey Callaway) et des Nationals (Davey Martinez) sont dans l’eau chaude.

Et le poste de Dave Roberts pourrait bien être en danger si jamais les Dodgers de Los Angeles ne participai­ent pas aux séries d’après-saison. Bien qu’il ait atteint la Série mondiale l’an dernier, son contrat se termine avec la saison actuelle.

LES TEMPS ONT CHANGÉ

L’ère des Walter Alston, Tommy Lasorda et Mike Scioscia, qui ont dirigé la même équipe pendant quelque 20 saisons, est révolue.

Et finis sont les contrats de 10 ans pour 50 M$, comme celui que le propriétai­re Arte Moreno avait consenti à Scioscia. Tout comme les contrats lucratifs à la Joe Torre, qui gagnait 7,5 M$ par année avec les Yankees.

En ce moment, les gérants les mieux rémunérés sont Scioscia, Joe Maddon (Cubs) et Bruce Bochy (Giants), qui touchent annuelleme­nt 6 M$.

Seuls une douzaine de pilotes gagnent entre un et deux millions par saison.

L’autorité des gérants n’est plus ce quelle a déjà été. Il fut un temps où certains assumaient également le rôle de directeur général. Dans le baseball d’aujourd’hui, le gérant doit se contenter de diriger les joueurs sur le terrain et souvent avec les moyens que la direction de l’équipe veut bien lui consentir.

De plus, la stratégie d’un gérant est la plupart du temps dictée par un ordinateur et non pas par son expérience ou encore son instinct.

Nous sommes bien loin des fabuleux contrats que l’on distribue dans la NFL.

ATTRAIT À LA BAISSE

La carrière de gérant dans les majeures est de moins en moins attrayante. Non seulement en raison des salaires qui diminuent, mais aussi des exigences du métier. Le gérant d’une équipe du baseball majeur travaille souvent 18 heures par jour, sans penser aux nuits blanches qu’il passe à trouver un moyen de relancer son équipe quand ça va mal et encore de justifier ses décisions à la direction.

Sachant bien que quand cela ne tourne pas rond, il sera plus facile de remplacer un gérant qu’un ou deux joueurs vedettes.

Et c’est lui qui doit affronter les médias avant et après chacune des rencontres.

Le temps où un gérant pouvait se permettre de critiquer les dirigeants d’une équipe est révolu. Il doit composer avec les joueurs que l’on met à sa dispositio­n, sans maugréer.

Sinon, c’est la porte.

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PHOTO D’ARCHIVES Mike Scioscia dirige les Angels depuis 19 ans.
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