Le Journal de Montreal

Expulsion en pleine pénurie d’employés ?

Elle n’aurait pas rempli le formulaire à la bonne date

- STÉPHANIE GENDRON

RIVIÈRE-DU-LOUP | Une immigrante française qui comble un besoin de main-d’oeuvre au BasSaint-Laurent est menacée d’être expulsée parce qu’elle n’a pas rempli ses papiers à la bonne date.

Cynthia Le Déroff, 24 ans, est le genre d’immigrante recherchée par le Québec. Elle est diplômée en graphisme du Cégep de Rivière-du-Loup, a un travail à temps plein, parle français et souhaite faire sa vie ici.

Elle pourrait toutefois devoir quitter le Québec à cause d’une formalité.

Mme Le Déroff dit avoir suivi à la lettre les étapes pour continuer de travailler au Québec. Son dossier est tombé dans ce qui semble être une faille dans les critères d’immigratio­n du gouverneme­nt du Québec.

« C’est un non-sens. Je ne veux pas partir. Je cogne aux portes pour que ça se règle. J’ai mon travail, mon loyer, mes amis ici », dit Cynthia Le Déroff.

Elle a été diplômée en mai 2017 et elle a commencé à travailler en juin 2017 comme graphiste pour l’entreprise Tactic Design de Rivière-du-Loup.

Le 21 août 2017, elle a obtenu son permis de travail post diplôme pour une année, ce qui correspond au temps qu’elle a passé à faire ses études au Québec.

Son permis se terminait donc le 21 août 2018. Pour passer à la prochaine étape, elle a fait sa demande au mois de juin, avant que ne s’échoue son permis.

Or, pour répondre aux critères, elle devait avoir travaillé les 12 derniers mois. Mais les fonctionna­ires ont estimé qu’elle n’avait travaillé que de la date de son permis d’août jusqu’à sa demande de juin.

PAS DE SENS

Ironiqueme­nt, il aurait fallu qu’elle fasse sa demande le 21 août, le jour de la fin de son permis, ce qui n’a pas de sens puisque les fonctionna­ires ne pouvaient lui prolonger son permis le jour même.

Celle qui l’a embauchée, Maryse Rancourt de Tactic Design, tente de l’aider.

« J’en ai embauché des jeunes qui finissaien­t au cégep. Je les gardais deux ou trois ans et souvent ils choisissai­ent de s’en aller vers les grands centres. Là, j’ai quelqu’un qui vient d’outre-mer, qui adopte la région et on a de la difficulté à la garder. C’est ça qui est frustrant », a-t-elle dit.

Elle cogne aux portes des politicien­s pour régler cette formalité qui a un impact sur son avenir. Le ministère de l’Immigratio­n n’a pas donné suite à nos appels à ce sujet.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, STÉPHANIE GENDRON La Belge Cynthia Le Déroff veut continuer de travailler à Rivière-du-Loup.
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MARYSE RANCOURT Employeure

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