Le Journal de Montreal

L’impact financier des imprévus de la vie

- ÉMMANUELLE GRILL

Quelle est la cause la plus fréquente des problèmes financiers et des faillites ? Les imprévus ! Stéphane et Delphine l’ont appris à leurs dépens, même si heureuseme­nt, ils ont réussi à remonter la pente.

Dans l’esprit de la plupart des gens, les problèmes financiers sont nécessaire­ment causés par l’incapacité à gérer son budget. C’est en partie vrai, mais pas totalement. En fait, les imprévus sont aussi largement responsabl­es de ce type de situation.

« Soixante pour cent de nos dossiers d’insolvabil­ité découlent d’un imprévu : séparation dans 25 % des cas et même pourcentag­e pour une perte d’emploi. Quant à la maladie, on la retrouve dans 10 % des cas », détaille Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés.

PEU DE MARGE DE MANOEUVRE

Pour Stéphane et Delphine, c’est un bête accident domestique qui a tout fait basculer. Camionneur, Stéphane gagne 70 000 $ par année et sa conjointe 60 000 $, comme courtière dans une compagnie d’assurances.

Parents de deux jeunes enfants, ils sont propriétai­res d’une maison sur laquelle l’hypothèque encore due s’élève à 231 000 $. Ils doivent aussi payer les prêts de leurs deux autos (750 $/mois) et rembourser leurs cartes de crédit (6000 $), leur marge de crédit (18 000 $) ainsi qu’un prêt personnel de 10 000 $ contracté pour finir le sous-sol de leur résidence.

Au total, c’est 1340 $ qu’ils doivent débourser par mois, uniquement pour leurs dettes de consommati­on et les prêts pour les voitures. Ils n’ont donc pas beaucoup de marge de manoeuvre pour constituer un fonds d’urgence et épargner pour la retraite.

PRÉVOIR UN COUSSIN FINANCIER

En effectuant des travaux, Stéphane est tombé d’une échelle et s’est fracturé la clavicule. Incapable de travailler, il s’est retrouvé sur l’assurance emploi pour 10 semaines, ce qui a fait plonger ses revenus mensuels. « Or, la plupart des dépenses importante­s dans un budget ne peuvent être réduites du jour au lendemain. On ne peut pas couper dans la nourriture ni la garderie, et on ne veut surtout pas prendre de retard avec l’hypothèque. Résultat : ce sont les dettes de consommati­on qui écopent… », explique Pierre Fortin.

Un an après cet événement, lorsque le couple est allé consulter le syndic, les paiements sur ses cartes de crédit et son prêt personnel avaient pris du retard, entachant son dossier de crédit. Heureuseme­nt, son niveau de revenus lui a permis de s’en sortir sans avoir à faire faillite ou à déposer une propositio­n de consommate­ur.

Mais s’il avait disposé d’un coussin financier, il aurait pu éviter cette pénible situation. Vous vous trouvez dans une conjonctur­e similaire ? Voici quelques conseils pour vous tirer plus facilement de ce mauvais pas.

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