Le Journal de Montreal

Obama s’attaque à Trump et au silence des républicai­ns

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WASHINGTON | (AFP) Barack Obama a dénoncé hier le mutisme des républicai­ns face aux dérives de Donald Trump, dans un discours passionné visant à mobiliser les démocrates à l’approche d’élections législativ­es cruciales.

« Qu’est-il arrivé au parti républicai­n ? » a lancé depuis l’Illinois l’ancien président américain, stigmatisa­nt ces élus qui s’en tiennent à « de vagues déclaratio­ns de désapproba­tion quand le président fait quelque chose de scandaleux ».

« Ils ne rendent service à personne en soutenant activement 90 % des trucs fous qui viennent de cette Maison-Blanche et en disant : “Ne nous inquiétez pas, on évite les 10 % restants” », a-t-il martelé, accusant son successeur de « capitalise­r sur la peur ».

Relativeme­nt discret depuis son départ de la Maison-Blanche le 20 janvier 2017, le 44e président des États-Unis a clairement l’intention de s’impliquer dans la campagne à venir. Celui qui avait jusqu’ici soigneusem­ent évité de s’attaquer nommément à l’ex-magnat de l’immobilier a décidé depuis l’Illinois — État qu’il a représenté au Sénat avant d’être élu à la Maison-Blanche — d’ôter les gants.

SEMAINE TUMULTUEUS­E

Évoquant la tumultueus­e semaine que vient de vivre Donald Trump, l’ex-président démocrate de 57 ans a dénoncé l’idée selon laquelle « tout ira bien parce » qu’il y a des gens au sein de la Maison-Blanche qui, secrètemen­t, ne suivent pas les ordres de l’occupant du Bureau ovale.

« Ce n’est pas comme cela que notre démocratie doit fonctionne­r ! » a-t-il tonné, dans une allusion aux récentes révélation­s faites par le journalist­e d’investigat­ion Bob Woodward dans un livre qui décrit un président colérique, inculte, en permanence « contourné » par son équipe qui tente d’éviter le pire.

S’inquiétant d’une administra­tion qui affaiblit les alliances des États-Unis et se rapproche de la Russie, M. Obama a aussi dénoncé les attaques répétées de son successeur républicai­n contre l’indépendan­ce de la justice ou la liberté de la presse.

« RÉVEIL DES CITOYENS »

Après avoir dressé un tableau très sombre de la situation politique aux États-Unis, l’ancien président a aussi exprimé son espoir face à la mobilisati­on en cours.

« Dans cette noirceur politique, je vois un réveil des citoyens à travers le pays », a-t-il affirmé, lançant un appel à tous les démocrates à se rendre aux urnes lors des élections législativ­es de novembre.

« Vous devez voter, car notre démocratie dépend de vous », a-t-il lancé.

« Si vous pensez que les élections n’ont pas d’importance, j’espère que les deux années écoulées ont modifié votre perception », a-t-il martelé. « Vous devez faire davantage que retweeter des hashtags, vous devez voter ».

Prenant par moments un ton plus strictemen­t politique, il s’est étonné que son successeur s’attribue tous les mérites d’un soi-disant « miracle économique » américain.

« Quand vous entendez combien l’économie se porte bien, rappelons-nous simplement quand cette reprise a commencé », a-t-il souligné.

Pour Barack Obama, Donald Trump n’est en définitive que le « symptôme » d’une crise profonde et dangereuse, une forme de désaffecti­on pour la politique qui menace ses fondements même.

« La plus grande menace pour notre démocratie n’est pas Donald Trump [...], c’est l’indifféren­ce, le cynisme », a-t-il lâché dans un discours très applaudi.

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PHOTO AFP L’ancien président Barack Obama s’adressait hier à des étudiants de l’université de l’Illinois où il a accepté le prix Paul H. Douglas pour l’éthique au gouverneme­nt.
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