Il investit 1800 $ pour être traité dans sa maison
SAINTE-ANNE-DES-MONTS | Un homme de la Gaspésie a dû se battre et payer 1800 $ pour pouvoir suivre ses traitements d’hémodialyse à sa maison, mais il veut maintenant éviter d’aller à Québec deux fois par année pour ses suivis.
Cyrille Gibeault, 65 ans, a investi 1800 $ juste pour faire installer l’appareil d’hémodialyse à sa résidence de Sainte-Anne-des-Monts, afin de pouvoir filtrer son sang. Une fois les travaux complétés, cette machine, d’une valeur d’environ 17 000 $, a été fournie par le système de santé.
Depuis un an et demi, il n’a donc plus à se rendre trois fois par semaine à Rimouski, à 180 kilomètres de sa demeure.
« Je suis moins fatigué, je me sens mieux et je prends la moitié moins de pilules depuis que je n’ai plus toute cette route à faire », dit celui qui considère que ç’a été 1800 $ bien investis. Il comprend cependant que ce n’est pas donné à tous de pouvoir débourser cette somme.
DISCRIMINATION
Toutefois, depuis qu’il filtre son sang à la maison, il est suivi au moins quatre fois par année par un spécialiste à Québec. Il estime qu’il ne devrait pas avoir à se déplacer, car ce suivi pourrait être fait à distance.
« Le spécialiste analyse mes prises de sang qui sont faites à Sainte-Anne-des-Monts, entre autres. Le suivi peut être fait à distance », dit M. Gibeault.
Jusqu’à tout récemment, il devait y aller quatre fois par année, mais il vient d’obtenir, après s’être plaint, la permission d’y aller deux fois en 12 mois.
M. Gibeault croit que les gens des régions, dont les Gaspésiens, sont discriminés, car ils n’ont pas accès à certains services de santé et doivent sortir de l’argent de leurs poches pour les obtenir.
Il a déjà pris le temps de calculer le coût d’un déplacement de Sainte-Anne-des-Monts à Québec, incluant les frais d’accompagnateur, l’essence, les repas, l’hébergement et les pertes de salaire.
Selon ses chiffres, il reçoit des allocations qui couvrent un peu plus de la moitié de ses frais de déplacement, moins de la moitié de ses repas et seulement les trois quarts de ses coûts d’hébergement. Il doit donc débourser de sa poche quelques centaines de dollars chaque fois, sans compter son salaire perdu et celui de son accompagnateur.