Mettre fin définitivement au 9 à 5
Un microbiologiste a lancé en 2014 sa propre entreprise, Medialpha, spécialisée dans les soins à domicile
À la fin de ses études en microbiologie, Jean-Pierre Sabe-Affaki a décroché un poste de coordonnateur de recherche dans une entreprise pharmaceutique. Il ne lui a toutefois fallu que trois mois pour comprendre qu’il n’était pas fait pour travailler pour un employeur.
« Je voulais progresser dans ma carrière, mais j’ai vite réalisé que les possibilités d’avancement étaient limitées en raison des règles d’ancienneté, confie-t-il. Aussi, le 9 à 5, les pauses à heure fixe... J’avais l’impression d’être en prison. »
C’est donc sans hésitation qu’il a choisi la voie de l’entrepreneuriat.
TRACER LA VOIE
Il n’avait pas encore 20 ans quand il a fondé sa première entreprise spécialisée dans l’organisation d’événements, qu’il a fermée au bout de deux ans.
Il s’est ensuite associé avec un de ses oncles médecin pour mettre sur pied un centre de prévention pour les maladies cardiovasculaires dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal. Il a aussi contribué à la création d’un nouveau concept de gestion centralisée de clinique médicale pour faciliter l’accès aux soins de santé aux patients.
C’est d’ailleurs cette expérience qui lui a donné l’idée de démarrer une nouvelle entreprise, Medialpha, lancée en 2014, qui offre des services de soins de santé à domicile ou au bureau des patients.
« Plus besoin de se déplacer et d’attendre en ligne pour des prises de sang, explique Jean-Pierre Sabe-Affaki. On a créé une plateforme qui permet de transmettre la prescription du médecin en ligne. Les gens obtiennent rapidement un rendez-vous avec une infirmière qui se rend à la maison ou sur les lieux de travail, au choix de la personne. »
Les échantillons sont ensuite acheminés à un laboratoire d’analyse qui communique les résultats aux médecins. Les clients peuvent aussi les recevoir par courriel.
UN DÉVELOPPEMENT RAPIDE
Même si ce n’est pas la première entreprise qu’il crée, Jean-Pierre Sabe-Affaki nourrit de grandes ambitions pour Medialpha. Actuellement, la PME dessert principalement la région du Grand Montréal et elle prépare l’ouverture de nouveaux points de service dans d’autres villes du Québec à brève échéance. Elle s’ouvre également à l’exportation et prévoit s’implanter en Ontario au cours des prochains mois. « Un développement qui se fait plus vite que prévu, se réjouit l’entrepreneur qui est à la recherche d’investisseurs. Des compagnies d’assurance s’intéressent aussi à notre modèle d’affaires pour réduire leurs coûts et améliorer l’expérience client. »
La clientèle type de Medialpha : des femmes surtout, beaucoup de professionnelles pour qui la gestion du temps est au coeur de leur préoccupation.
Jean-Pierre Sabe-Affaki s’est associé avec Marina Staingart, diplômée en ingénierie et en finance, qu’il a rencontrée lors d’un hacketon organisé par HEC Montréal et le Centre hospitalier universitaire SaintJustine. Un coup de foudre professionnel. « Comme entrepreneurs, nous partageons les mêmes valeurs et avons une passion commune pour la gestion des soins de santé. La décision de s’associer a été prise rapidement. »
Comme entrepreneur, il aime avoir le contrôle de son développement et la possibilité de concrétiser ses idées. Ce statut l’a aussi forcé à sortir de sa zone de confort.
« Je me suis beaucoup développé comme personne. J’étais d’un naturel timide, mais je n’ai pas d’autre choix que de dépasser cette limite, ce que je n’aurais peut-être pas fait si j’étais resté dans le train-train d’un emploi régulier. On a plus de potentiel qu’on le pense, il faut juste accepter de relever le défi. »