Comment l’ développe les joueurs d’ici
Les jeunes qui s’enrôlent dans l’Académie sont mieux de prendre les choses au sérieux. Ici, il n’y a aucune place pour le niaisage !
À l’école, de 8 h 15 à 12 h 15, le dîner pris dans l’autobus en direction du Centre Nutrilait, visite à la salle d’études de 13 h 30 à 14 h 30, puis l’entraînement de soccer de 15 h jusqu’à 17 h 15. Ça prend une discipline de fer pour soutenir le rythme imposé par l’Académie. De plus, les équipes se déplacent régulièrement à l’étranger pour jouer des matchs le week-end, de sorte que les journées de congé sont peu nombreuses. Mais les joueurs ne s’en plaignent pas trop. Sean Rea, un membre de l’équipe U17 qui s’est joint à l’Académie il y a quatre ans, trouve même certains avantages à un horaire aussi serré où son temps est optimisé. « La salle d’études est géniale. Quand nous ne parvenons pas à maintenir les standards pour les mathématiques, les sciences et l’histoire (une moyenne supérieure à 75 %), on doit y passer plus de temps. Ce que j’ai dû faire pendant trois ou quatre mois à cause de mes carences en mathématiques. « Pendant ce temps-là, les autres joueurs étaient sur le terrain. Ça m’a obligé à faire les efforts pour aller les rejoindre. « L’autre avantage de la salle d’études, c’est que j’ai du temps pour faire mes devoirs, ce qui me permet d’avoir des moments libres le soir à la maison. » Avec un horaire aussi chargé, Sean a peu de temps pour les autres activités. « J’ai quand même encore du temps pour être avec mes amis. Quant à mes parents, ils trouvent le projet de l’Académie fantastique. L’école demeure le plan A, au cas où les choses ne fonctionneraient pas au soccer… »
PARTI DE LOIN
Si à l’Académie, on retrouve surtout des jeunes de la grande région de Montréal, il se trouve quand même des mordus qui viennent de beaucoup plus loin. Oscar Marshall, 16 ans, est un de ceux-là. Il a quitté Halifax à l’âge de 12 ans afin de poursuivre son rêve de devenir joueur de soccer professionnel. Le fait que ses parents soient des athlètes a grandement contribué à la décision de lui permettre de quitter le nid familial. Sa mère est une kayakiste qui a participé aux Jeux olympiques de Sydney, et son père était entraîneur de la discipline. Les parents d’Oscar, qui sont séparés, ont posé beaucoup de questions aux responsables de l’Académie avant d’acquiescer. « Au dépa rt, c’était énorme de déménager à Montréal. J’habitais chez la famille d’un joueur et ça m’a aidé à connaître la ville. Je me suis familiarisé avec mon environnement au fil des années. Je n’ai jamais eu le mal du pays. « Aujourd’hui, je vis avec mon père et mon frère de 14 ans, qui sont venus s’installer à Montréal. » Après avoir fréquenté l’école francophone, Oscar est retourné dans une école anglophone — sa langue maternelle —, ce qui l’a nettement aidé sur le plan scolaire. Le jeune homme, qui est un élément important de la formation U17 au poste d’arrière latéral, estime qu’il a énormément progressé au cours des quatre dernières années. « Je suis devenu un bien meilleur joueur. Je sens que je peux toucher à mon rêve de devenir professionnel. »