Il tue l’ami de sa mère en voulant faire peur
Un automobiliste de 24 ans reconnu coupable de délit de fuite et d’homicide involontaire
Un jeune homme de la Montérégie a reconnu avoir tué l’ami de sa mère, en plus de blesser cette dernière, en percutant délibérément leur voiture à plusieurs reprises l’hiver dernier pour leur faire peur.
Kéven Savard, 24 ans, a plaidé coupable la semaine dernière à des accusations d’homicide involontaire, de délit de fuite mortel et de délit de fuite causant des lésions.
« Je n’ai pas besoin de vous dire que ce sont des accusations très graves », a mentionné le juge Bertrand St-Arnaud à Savard lorsqu’il a enregistré son plaidoyer, le 31 août dernier.
Le 1er février, vers 22 h, Savard et sa mère ont eu une altercation chez un ami, au point où ils ont dû être séparés.
La femme de 44 ans l’aurait notamment pris à la gorge, selon le résumé des faits.
Savard a quitté l’endroit, non sans avoir demandé à son ami d’être avisé par texto du départ de sa mère.
Il s’est dirigé chez son frère pour changer de véhicule parce qu’il « n’avait plus d’essence » avant de rôder dans le village de Sainte-Clotilde-de-Châteauguay en attendant le message de confirmation.
« JE LE POGNE »
Jocelyn Plante, 62 ans, originaire de Sainte-Luce, en Gaspésie, est venu chercher son amie environ une heure plus tard.
« Je le suis, lui, je le pogne [sic] », a répondu Savard à son ami lorsqu’il l’a texté.
Phares éteints, il les a pourchassés de très près avant de foncer sur la voiture une première fois avec sa Honda Civic sur le chemin de la Rivière.
Sentant le danger, M. Plante a accéléré, mais a été rattrapé par son poursuivant.
Trois autres impacts ont eu lieu selon le rapport du reconstitutionniste.
Le dernier a envoyé la Pontiac Sunfire s’enrouler contre un poteau électrique, tuant sur le coup le conducteur, qui ne portait pas sa ceinture de sécurité.
Sa passagère a été blessée, mais a été en mesure de contacter les services d’urgence.
DÉLIT DE FUITE
Savard a ensuite fait demi-tour pour constater la scène de l’accident avant de prendre la fuite chez son ami, à qui il a raconté ce qui était survenu.
Il a subséquemment appelé son père à deux reprises en état d’hystérie pour lui dire « qu’il a tué sa mère ».
Il ira le rejoindre à Montréal avant de venir récupérer sa voiture, le lendemain.
C’est son paternel qui a finalement contacté les policiers après avoir discuté avec un avocat.
Lors de son interrogatoire, Kéven Savard a avoué aux policiers « avoir fait exprès », mais qu’il n’avait pas l’intention de tuer sa mère ou M. Plante, mais seulement « leur faire peur ».
L’objet du différend n’a pas été révélé devant le tribunal.