Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

Ma belle-mère nuit à notre couple

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J’ai un copain depuis six mois. C’est le premier homme important de ma vie amoureuse et je tiens à lui. Nous avons tous les deux 22 ans, nous sommes encore aux études et vivons, moi chez mes parents, et lui chez sa mère. Je suis d’une famille unie où les relations ont toujours été harmonieus­es, alors que mon copain vient d’une famille à problèmes où le père, un alcoolique comme il me l’a dit, est décédé depuis cinq ans.

Sa mère l’adore et en a fait son conseiller depuis la perte d’un époux problémati­que, mais dont elle n’avait jamais voulu se séparer pour protéger ses enfants, tout en l’abandonnan­t dans une institutio­n les deux dernières années de sa vie pour cause de maladie chronique. Cette mère surprotège sa fille de 15 ans et suit son fils à la trace pour ne pas qu’il sombre dans les mêmes travers que son père. Le problème, c’est qu’entre nous deux, ça crée des tensions.

Quand sa mère décide qu’elle est trop fatiguée les fins de semaine, je n’ai pas le droit d’aller le visiter. Mais du même coup, je ne peux pas voir mon copain, car elle lui impose de rester à la maison pour l’aider dans les travaux domestique­s afin de la soulager. Je comprends que c’est une femme qui travaille et qui a besoin du soutien de ses enfants pour s’en sortir, mais pourquoi est-ce que c’est toujours son fils qui doit se sacrifier ?

Mon copain cède toujours aux demandes de sa mère et refuse de voir qu’elle exagère bien souvent. Quand il vient chez moi, il voit bien que l’air est plus respirable que chez lui, mais il me dit toujours ne pas être capable de tenir tête à sa mère qui a tant fait pour lui. Tout ça finit souvent en chicane entre nous à cause d’elle. Mon copain refuse toujours d’admettre que sa mère est trop possessive, et que c’est à cause d’elle que notre union piétine. Il refuse de regarder sa réalité en face et ça me fait peur pour l’avenir.

J’ai de plus en plus de mal à la supporter, et quand j’ai l’opportunit­é de passer une fin de semaine avec mon copain, je suis toujours obligée de me farcir sa mère, dont la présence me pèse de plus en plus. Je ne sais plus quoi faire pour que notre couple trouve un peu d’air. Mes parents m’incitent à la patience parce qu’ils aiment beaucoup mon copain, à qui ils attribuent toutes les qualités du monde. Ah, si sa mère pouvait juste en voir autant chez moi !

Annie

La mère de votre copain ne pourra rien voir comme vous le souhaiteri­ez puisqu’elle n’a rien vécu de semblable à ce qu’ont vécu vos parents. De plus, c’est évident qu’au lieu de vous écarter pour garder son fils à son service, elle devrait vous ouvrir son coeur et s’adjoindre une bru aidante. Mais il est difficile d’attendre ça d’une femme qui ne semble pas l’avoir eue facile dans sa vie de couple.

Plutôt que de la considérer comme une ennemie, si vous vous attardiez à vous en faire une alliée ? Aidez-la dans la maison quand elle accepte votre présence et profitez-en pour amorcer un dialogue avec elle. Car plus vous lui serez sympathiqu­e, plus elle vous acceptera dans la vie de son fils. Et dans le fond, n’est-ce pas là votre principal objectif ?

Comme je ne marche pas dans vos souliers, peut-être avez-vous un certain nombre d’autres doléances à l’endroit de cette femme ou encore à l’endroit de son fils. Si c’est le cas, il faut mettre l’ensemble du portrait dans la balance pour évaluer la nécessité de donner du temps à ce garçon pour vous accorder votre juste place dans sa vie. Mais si vous tenez autant à lui que vous le dites en début de lettre, ça vaudrait le coup d’essayer.

Pensée du jour Tenez-vous loin des gens négatifs ; ils ont un problème pour chaque solution. – Albert Einstein

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louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

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