Le Journal de Montreal

L’AVENIR DE L’IMPACT

L’Académie de l’équipe a déjà formé 30 joueurs profession­nels

- Dave Lévesque DLevesqueJ­DM

Quand il est question de l’Impact de Montréal, on pense bien entendu aux Ignacio Piatti, Saphir Taïder ou Samuel Piette et à l’équipe qui évolue dans la Major League Soccer.

Beaucoup de gens ignorent toutefois que l’Impact, c’est beaucoup plus que ça. Entre autres, que l’organisati­on possède sa propre école de soccer, l’Académie, qui lui sert ni plus ni moins de fabrique d’athlètes et d’entraîneur­s locaux dans l’espoir que ceux-ci soient promus un jour chez les profession­nels.

Ce concept est calqué sur ce qui se fait en Europe. Toutes les équipes de la MLS l’ont mis en pratique.

Le concept, établi en 2012, a fait ses preuves. En moins de sept ans, ce sont plus de 30 joueurs issus de l’Académie qui ont été promus chez les profession­nels.

Cette saison, les partisans de l’Impact qui se rendent encourager l’équipe au stade Saputo peuvent voir à l’oeuvre plusieurs talents formés par l’Académie, soit les David et Mathieu Choinière, James Pantemis, Jason Beaulieu, Louis BélandGoye­tte et Anthony Jackson-Hamel. Deux autres joueurs – Thomas Meilleur-Giguère et Maxime Crépeau –, ont été prêtés au Fury d’Ottawa, de la United Soccer League.

La plus grande réussite de l’Académie, Ballou Tabla, a été transférée au FC Barcelone pour un montant que l’Impact refuse de dévoiler, « mais qui est dans les sept chiffres », confirme l’organisati­on. Il joue présenteme­nt avec l’équipe-école du Barça.

CADRE DE VIE

Contrairem­ent au Canadien ou aux Alouettes, par exemple, qui doivent passer par un repêchage pour acquérir des joueurs d’ici, l’Impact a un atout majeur : les athlètes qu’il sélectionn­e pour son Académie lui appartienn­ent quand ils sont prêts à faire le saut chez les profession­nels.

Au sein de l’Académie, on retrouve 80 joueurs âgés de 12 à 19 ans qui évoluent dans la Ligue de développem­ent des ÉtatsUnis, de même que la pré-Académie, qui accueille une centaine de joueurs de 8 à 12 ans.

Sa mission est double : faire des athlètes de haut niveau tout en développan­t des êtres humains de qualité.

À l’Académie, l’accent est donc mis autant sur l’école que sur le soccer. Les jeunes qui sont en âge font partie des programmes sport-études de l’école Édouard-Montpetit ou Lester B. Pearson, où ils ont des cours le

matin et du soccer l’après-midi, au Centre d’entraîneme­nt Nutrilait. Ils doivent maintenir une moyenne supérieure à 75 % pour les cours principaux.

« Nos exigences au plan scolaire sont élevées, mais nous nous disons que si seulement 15 % des Académicie­ns finissent profession­nels du soccer, les 85 autres doivent aussi posséder les outils nécessaire­s pour réussir dans la vie. Cela passe bien sûr par l’éducation et la scolarité », relate le directeur de l’Académie, Philippe Eullaffroy.

« Un jeune qui entre à l’Académie vers 8 ans pourra donc bénéficier d’environ 13 années de développem­ent dans notre programme. Nous voulons qu’à la fin de leur séjour avec nous, ces jeunes soient prêts à relever des défis de la vie. »

ESSENTIEL

Selon John Limniatis, il est désormais essentiel de compter sur une bonne académie de développem­ent dans le soccer d’aujourd’hui. C’est d’autant plus vrai qu’on ne peut pas se fier au repêchage des joueurs universita­ires pour établir la base de l’équipe.

« Une académie est essentiell­e, autant pour le développem­ent des joueurs que pour des raisons sociales et communauta­ires », avance l’ancien joueur et entraîneur de l’Impact qui est aujourd’hui chroniqueu­r au Journal.

D’après Limniatis, on a un peu coupé les ailes de l’Académie, même si elle remplit bien son mandat.

« Elle n’obtient pas tout le succès qu’elle devrait, surtout en raison de la décision de l’équipe de mettre un terme au FC Montréal. »

DEUX SAISONS

L’équipe n’a connu que deux saisons en USL, en 2015 et 2016. Elle permettait alors aux joueurs qui sortaient de la catégorie U19 de poursuivre leur développem­ent.

« Le succès d’une académie se mesure au nombre de joueurs qui atteignent l’équipe pro et qui y sont productifs, analyse Limniatis. Oui, il y a eu quelques joueurs avec l’Impact, mais aucun qui n’a apporté une contributi­on significat­ive, ce qui explique que le succès n’est pas encore confirmé. »

Mais au-delà de la formation, Limniatis juge que l’Académie doit être en mesure de produire des joueurs qui vont avoir une bonne valeur de revente pour permettre d’injecter de nouveaux capitaux dans la première équipe.

« Le succès, c’est aussi être capable de vendre des joueurs issus de l’Académie et de l’équipe profession­nelle afin d’aider le budget global de l’équipe. Il y a eu Ballou, mais il en faut d’autres. »

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Thomas-Nikolas Anastasopo­ulos, Tomas Giraldo et Calin Calaidjogl­u veulent suivre les traces de James Pantemis.
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