La pression monte à la SAQ
Contre toute attente, les syndiqués ont débrayé hier et poursuivent aujourd’hui
QUÉBEC | Les travailleurs syndiqués de la SAQ ont pris au dépourvu leur employeur — et les clients des plus de 400 succursales que compte le Québec —, hier, en décrétant hâtivement une troisième journée de grève depuis le début du conflit.
Le syndicat avait réservé cette surprise à la partie patronale, à qui il avait seulement annoncé un jour de grève qui se tiendra aujourd’hui.
Au terme de la journée, il aura ainsi épuisé quatre des six jours de grève prévus dans le mandat octroyé par 91 % des employés en juin.
L’organisation syndicale ne s’en cache pas : elle voulait compliquer la tâche des directeurs de succursales qui ne travaillent pas le dimanche et le lundi et qui ont dû, pour plusieurs, rentrer au boulot. La SAQ est parvenue à ouvrir une soixantaine de ses points de vente en faisant appel à ses cadres hier.
CLIENTS DÉÇUS
« Les négociations n’ont pas avancé la semaine dernière. Ça fait du sur-place », a justifié Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
Les méthodes employées par les syndiqués n’ont pas plu à certains clients qui se sont butés à des portes fermées et à des lignes de piquetage.
« Je ne suis pas contre le droit de grève, mais je pense que leurs demandes sont un peu abusives. Moi, je suis dans le commerce au détail et j’aimerais bien avoir leurs conditions », a lancé au Journal Danielle, qui venait faire ses emplettes à la succursale des Galeries Charlesbourg, à Québec.
VERS UNE GRÈVE GÉNÉRALE ?
Les syndiqués reprochent à la SAQ de vouloir faire travailler davantage ses employés permanents la fin de semaine. Pourtant, la direction assure qu’elle a fait des concessions à ce sujet.
« Le débat porte présentement sur les demandes d’augmentations de salaire qui dépassent largement le cadre octroyé par le Conseil du trésor », analyse la partie patronale.
Hier, le syndicat ne voulait fermer la porte à aucun moyen de pression supplémentaire, pas même la grève générale illimitée. « Tout est envisagé. Cependant, on n’est pas rendus à ce niveau dans la stratégie », a précisé Mme Gingras.