Une taxe pour les bateaux qui passe mal
AGENCE QMI | Une taxe pour des bateaux de plaisance enregistrés aux États-Unis, mais qui sont entreposés au Canada fait grincer des dents à Saint-Paul-de-l’Île-auxNoix, sur la rivière Richelieu, en Montérégie.
Des centaines de plaisanciers québécois qui naviguent sur le lac Champlain laissent leur embarcation aux États-Unis durant l’été. Ils évitent ainsi de payer certaines taxes au Canada tant qu’ils ne viennent pas naviguer de ce côté-ci de la frontière.
Avant cet été, ils pouvaient entreposer leur bateau l’hiver dans des marinas québécoises, comme à Saint-Paul-de-l’Île-auxNoix, sur la rivière Richelieu.
Le maire de cette localité, Claude Leroux, explique: « Aussitôt que vous voulez naviguer au Canada, les taxes doivent être payées. Dans le contexte où quelqu’un dit: “Moi, je vais seulement naviguer aux États-Unis”, la loi permet de ne pas payer les taxes, de naviguer aux États-Unis et de revenir pour l’entreposage et les réparations. »
Or, depuis le début de l’été, les Canadiens qui souhaitent entreposer ou faire réparer leur bateau américain de ce côté-ci de la frontière doivent maintenant payer, en arrivant aux douanes, une surtaxe de 10 % de la valeur de leur embarcation.
Plusieurs ont décidé de retourner aux États-Unis avec leur bateau.
« On est plusieurs centaines de personnes pour qui cette taxe va s’appliquer. Dans mon cas, j’ai un bateau qui vaut environ 180000 dollars, donc c’est une taxe de 18000 dollars juste pour le ramener au Canada pour le remiser, faire des réparations. Donc ça va m’obliger à laisser mon bateau aux États-Unis et de faire travailler des Américains au lieu des Québécois », explique le plaisancier Richard Poirier.
EMPLOIS MENACÉS
Pour les commerçants de Saint-Paul-del’Île-aux-Noix, où l’entreposage et la réparation de bateaux constituent une grosse industrie, on craint le pire. « Chez nous, c’est des pertes d’emplois énormes. C’est presque 200 emplois », explique le maire.
« Notre petit village de 500 habitants met 2000 bateaux pendant l’hiver. Ça va nous empêcher de réparer leurs bateaux, de les entreposer », illustre Vincent Pietracoup, propriétaire de Marine 360.