Le Journal de Montreal

Damas et Moscou pilonnent la province d’Idleb

Les forces du régime ont largué 60 barils d’explosifs sur la région faisant plusieurs victimes dont des enfants

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BEYROUTH | (AFP) Le régime syrien et son allié russe ont bombardé hier à coup de missiles et de barils d’explosifs la province d’Idleb, ultime bastion rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, tuant deux enfants, selon une ONG.

Samedi, les avions de chasse russes avaient mené les frappes les « plus intenses » en un mois contre cette province, tuant au moins neuf civils, selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Ces bombardeme­nts intervienn­ent après l’échec, vendredi, d’un sommet tripartite entre la Russie et l’Iran d’un côté qui soutiennen­t le régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, marraine des rebelles, pour tenter d’éviter un assaut des forces de Bachar al-Assad sur Idleb.

Hier, « des hélicoptèr­es du régime ont lâché plus de 60 barils d’explosifs sur la localité de Hbit et ses environs, dans le sud de la province, tuant au moins deux enfants », a déclaré le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Six autres personnes ont été blessées.

HÔPITAL ENDOMMAGÉ

En parallèle, d’après la même source, « plus de dix raids » ont été effectués par l’aviation russe sur la ville de Latamné, dans le nord-ouest de (la province de) Hama, zone adjacente à Idleb et qui est contrôlée par des rebelles et des djihadiste­s.

Ces frappes ont visé un hôpital, désormais inopérant. Une autre infrastruc­ture hospitaliè­re, près de la localité de Hass, située dans le secteur sud d’Idleb, avait déjà été sévèrement endommagée samedi par un raid aérien.

Les bombardeme­nts ont baissé en intensité à partir d’hier en fin d’après-midi, a indiqué l’OSDH.

La peur reste toutefois « immense » parmi les habitants et le personnel médical, a affirmé à l’AFP à Genève le chef des services de santé de la province, Munzer Al-Khalil, disant craindre « la crise la plus catastroph­ique de (la) guerre » en Syrie, où plus de 350 000 personnes ont déjà péri.

EXIL

Depuis jeudi, des centaines de familles ont fui leurs foyers dans les secteurs bombardés par le régime et la Russie.

Quelque trois millions de personnes, dont la moitié sont des déplacés d’autres régions de Syrie affectées par de violents combats, vivent dans la province d’Idleb et les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep ou Lattaquié.

Idleb est contrôlée en majeure partie par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), issu de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, mais d’autres groupes rebelles y sont également présents.

Les Nations unies disent craindre une nouvelle « catastroph­e humanitair­e » et le déplacemen­t de 800000 personnes en cas d’assaut du régime.

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PHOTO AFP Des enfants qui ont fui les combats qui font rage dans la province syrienne d’Idleb ont trouvé refuge dans un camp à Kafr Lusin, près de la frontière avec la Turquie.

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