Débridée, la sexualité des ados ?
Contrairement aux apparences, la sexualité des adolescents ne serait pas plus débridée ou excessive qu’avant. Les jeunes d’aujourd’hui seraient même plus sages que leurs parents au même âge.
C’est du moins ce qu’on retient d’Ados, sexe et confidences, un documentaire aux conclusions étonnantes que Télé-Québec diffusera mercredi.
Sobrement réalisé par Pascal Brouard (Fric $how), ce film d’une heure démystifie plusieurs fausses croyances. Alors qu’on nous bombarde de reportages à propos de sextos, de consommation de pornographie précoce et d’autres bracelets de couleurs, Louis-Martin Pepperall, un scénariste et père de famille, remet les pendules à l’heure au moyen d’études et d’entrevues.
Au chapitre des statistiques surprenantes, la suivante remporte la palme : la proportion des jeunes de 15 à 19 ans ayant eu un premier rapport sexuel avant 15 ans est passée de 27 % dans les années 1990 à 16 % au milieu des années 2000.
ILS ONT DIT QUOI ?
Ados, sexe et confidences regorge de répliques marquantes, gracieuseté d’une brochette d’intervenants (jeunes, sexologues, sociologues, parents) particulièrement bien choisis. En parlant du faux sentiment que Facebook, Instagram et compagnie ont perverti la jeunesse, un homme d’une cinquantaine d’années lance : « Ils se parlent beaucoup, mais nous autres, on passait à l’acte ! »
D’autres commentaires retiendront également votre attention, mais pour des raisons fort différentes. Côté éducation sexuelle, on réalise qu’il reste encore beaucoup de travail à faire quand on entend une jeune fille vanter — le plus sérieusement du monde — les bienfaits des films XXX : « La porno, ça peut juste nous rendre meilleurs. Ça nous montre comment faire les choses. »
Plus loin, une adolescente s’étonne d’apprendre qu’elle et ses congénères n’ont pas inventé les histoires d’un soir (« one-night stands »).
PISTES DE SOLUTION
En plus de déboulonner plusieurs mythes, Ados, sexe et confidences propose certaines pistes de solution, notamment à propos des moyens qui devraient être adoptés pour actualiser les cours d’éducation sexuelle au secondaire.
À la lumière des réponses fournies en entrevue, les jeunes voudraient entendre parler d’amour, de consentement et d’homosexualité.
Louis-Martin Pepperall donne également l’exemple d’une commission scolaire du Bas-Saint-Laurent qui recourt depuis huit ans aux services d’une sexologue pour donner des ateliers et répondre aux questions des élèves.