Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

Est-ce nécessaire­ment mal d’aimer son patron ?

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je travaille pour une entreprise où le patron est proche de ses employés. Tous les matins quand on arrive il est là pour nous saluer avec un mot gentil ou un mot d’encouragem­ent quand on traverse une passe difficile.

Depuis quelque temps, j’ai remarqué qu’il avait des attentions particuliè­res à mon endroit. Il me regarde droit dans les yeux quand il me salue, et met sa main sur mon épaule avec douceur quand il veut m’expliquer quelque chose. Tout ça a fini par me toucher et m’indiquer qu’il a plus qu’un intérêt profession­nel envers moi.

J’en ai parlé avec une collègue avec qui je m’entends bien et qui est ici depuis plus longtemps que moi. Elle refuse absolument de croire que cet homme s’intéresse à moi, et prend plaisir à me répéter qu’il est heureux et en couple avec une femme superbe avec qui il a deux enfants. Elle me dit de laisser tomber, que jamais il ne me fera quelque avance que ce soit, pas plus qu’il ne l’a jamais fait avec personne depuis les huit ans qu’elle travaille pour lui.

Ce qui n’empêche pas que j’ai de plus en plus envie de me laisser aller à une romance avec lui. Je suis seule depuis deux ans et j’aimerais bien avoir un chum comme lui. Car voyez-vous, tout ce qu’il est physiqueme­nt et mentalemen­t correspond à mon fantasme amoureux. Ma meilleure amie me dit d’y aller comme je le sens, mais la collègue dont je vous parlais m’affirme que je devrais laisser tomber puisque cet homme est gentil avec tout le monde, pas juste avec moi. Que, de plus, non seulement il est amoureux de sa compagne, mais qu’il a souvent répété qu’il ne favorisait pas qu’on mêle les affaires et les amours. Je la soupçonne d’être mue par une certaine jalousie envers moi dans sa volonté de me faire sentir que ce serait mal d’oser lui dévoiler mon penchant pour lui. Qu’en pensez-vous ?

Une qui espère

Croiser un regard gentil et se faire mettre doucement la main sur une épaule sont tout au plus des signes de courtoisie, mais certaineme­nt pas des signes d’amour. Surtout que ce monsieur semble avoir ce même comporteme­nt avec tous ses employés. Je ne dis pas que c’est mal de s’intéresser à son patron, mais c’est à tout le moins fort risqué.

Vous devriez vous méfier de votre imaginatio­n vagabonde et retomber les deux pieds sur terre pour vous demander si vous n’auriez pas plus à perdre qu’à gagner à vous laisser aller à lui dévoiler vos sentiments à son endroit.

Vivre l’expérience du naturisme

Je vous avais écrit il y a un certain temps à propos de l’envie que mon mari avait d’accepter l’invitation d’un couple d’amis rencontrés lors d’un voyage dans le sud, qui sont des adeptes de naturisme. Membres d’un club, ils ont tellement insisté pour qu’on aille que j’ai fini par succomber l’été dernier. Mon mari a adoré ça, mais moi je n’ai pas aimé du tout. Je me sentais comme une pièce de viande étalée dans un marché public. Mais ce que j’ai détesté au plus haut point, c’est de voir les yeux de mon mari excité par tout ce qui s’étalait devant lui.

On est revenus de là tous les deux muets. Lui de bonheur et moi de dédain. Depuis, on n’a plus jamais reparlé de ça, à part un soir où il m’a dit que le couple d’amis lui avait demandé si on allait revenir. Il voulait savoir ce que j’en pensais. J’espère que mon silence lui a donné sa réponse.

Anonyme

La meilleure façon de se faire entendre c’est en parlant. Et si vous souhaitez clore ce dossier de façon saine et claire, il faut exprimer votre malaise face à l’expérience vécue et votre non-envie de récidiver. La parole est faite pour rendre compréhens­ible ce que l’on ressent.

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