« Maintenant, on va en gagner plein »
Une première victoire méritée en série NASCAR Pinty’s pour Marc-Antoine Camirand
Marc-Antoine Camirand n’oubliera jamais cette soirée du 8 septembre 2018 qui représente sans aucun doute le fait marquant de son parcours en course automobile.
Après 34 départs dans la série NASCAR Pinty’s, le pilote de Saint-Léonard-d’Aston a pu enfin savourer son premier succès dans ce championnat très relevé.
Faisant preuve de patience, surtout en fin d’épreuve où, sans surprise, les esprits se sont échauffés, Camirand a su tirer son épingle du jeu au bon moment à l’autodrome Saint-Eustache.
« On la voulait tellement cette victoire, s’est-il exclamé à sa sortie de voiture. On est venu proche à quelques reprises. C’est fait enfin. Maintenant on va en gagner plein. »
À ses côtés, son père Jean-Guy, qui veille sur lui depuis ses premiers tours de roue en compétition, cachait mal son émotion.
« Je lui dois tout, a raconté le vainqueur. Il la mérite autant que moi. »
UNE PENSÉE POUR MARCEL
Camirand, larmes à l’oeil, a aussi une pensée pour le pilote Marcel Auger, un ami de son père justement, qui a perdu la vie tragiquement sur ce même circuit en 1993.
« Je suis sûr, a dit Marc-Antoine, qu’il était avec moi dans la voiture. Je le salue. »
Spécialiste des circuits routiers, Camirand a prouvé qu’il pouvait exceller sur tous les types de tracés, lui qui a pris les commandes de l’épreuve au 239e des 257 tours.
Alexandre Tagliani et l’Ontarien Cole Powell l’ont accompagné sur le podium.
« Jamais j’aurais pensé, avoue-t-il, gagner ma première victoire dans cette série sur une piste ovale. »
Plus tôt dans la journée, le pilote de 39 ans avait réalisé le deuxième chrono le plus rapide en qualifications, du jamais-vu pour lui dans la série canadienne sur ovale.
« UNE FARCE MONUMENTALE »
Alors qu’il dominait le peloton, Camirand a vu trois de ses plus sérieux rivaux (Tagliani, Louis-Philippe Dumoulin et Kevin Lacroix) être impliqués dans un accrochage controversé qui pourrait avoir une incidence directe sur la lutte au titre que se disputeront Tagliani et Dumoulin lors des deux dernières étapes de la saison à Loudon (22 septembre) et à Hamilton (27 septembre).
Le pilote trifluvien roulait en troisième place quand, dit-il, il a été frappé par Lacroix. Comme conséquence de sa dixième place au fil d’arrivée, son avance de 14 points en tête du championnat devant Tagliani a fondu à cinq points.
« Cette course a été une farce monumentale, a fait savoir Dumoulin. À deux reprises, j’ai réussi à rejoindre le peloton de tête et c’est le même pilote [Lacroix] qui me sort à chaque fois. C’est ce même pilote qui pleure tout le temps depuis l’an passé.
« Il se lamente sur les réseaux sociaux, il n’a rien d’autre à faire, a-t-il poursuivi. Nous, on a bâti notre équipe en travaillant fort et en représentant dignement nos commanditaires. Je suis certain que ce n’est pas lui qui se présente au garage pour réparer les dégâts le lundi matin. »
PÉNALISÉ DE TROIS TOURS
Lacroix, lui, a avoué qu’il a été aux prises avec une voiture capricieuse, tantôt rapide, tantôt beaucoup trop lente. Le pilote, originaire de l’endroit, a obtenu la position de tête lors des deux dernières courses à Saint-Eustache, mais son résultat final samedi n’aura été qu’une décevante 13e place.
Sa version des faits est fort différente de celle de Dumoulin.
« Je le bloquais pour l’empêcher de me dépasser, a répliqué Lacroix, et il m’a donné deux coups dans mon parechoc arrière. Quand il a réussi à me doubler, j’ai fait la même chose, mais sans intention de le sortir. Lors de notre accident à trois, Tagliani est arrivé de façon très combative pour nous ramasser tous les deux.
« Louis-Philippe pense que c’est moi le responsable. Il n’a pas vu la même chose. »
Pendant une neutralisation, Dumoulin est allé frapper son adversaire sur le côté de sa voiture pour lui signifier son mécontentement. Quelques mètres plus tard, Lacroix lui rendait la pareille! Le pilote de Saint-Eustache a été pénalisé de trois tours pour son comportement.
« La série m’a sanctionné parce qu’elle ne voulait pas que la situation dégénère, a prétendu Lacroix. Elle a agi intelligemment, car Dumoulin est en lutte pour le championnat, pas moi. »