Le Journal de Montreal

UNE VICTOIRE MORALE

- Stéphane Cadorette

Les partisans éprouvés des Browns qui voient le verre à moitié vide diront que leur attaque fait encore pitié et que les dieux du football continuent de s’acharner sur eux. Ceux qui voient le verre à moitié plein diront que la planète NFL a enfin fini de traiter leur équipe avec dérision.

Après un seul match, bien qu’il soit difficile de réellement choisir son camp entre les optimistes et les pessimiste­s, le match nul de 21-21 des Browns face aux Steelers est ce qui se rapproche le plus de la fin apparente d’un interminab­le chemin de croix.

Après tout, c’était la première fois depuis le 24 décembre 2016 que les Browns ne perdaient pas. Bon, ils n’ont pas gagné non plus, sauf peutêtre le respect, ce qui s’avère une grosse victoire en soi.

Vrai ! Certains préféreron­t se moquer du fait que les Browns n’ont pas su tirer profit de six revirement­s. D’autres rappellero­nt en se tapant sur les cuisses que le botteur Zane Gonzalez a échoué sur une tentative de placement de 43 verges en prolongati­on, comme si les Browns n’avaient pas le droit de gagner. Enfin, il y a ceux qui rigoleront en soulignant que l’attaque des Browns fait toujours aussi Browns…

SIGNES PROMETTEUR­S

D’accord, mais au bout du compte, les Browns ont non seulement tenu tête, mais également ébranlé une équipe que plusieurs considèren­t comme des candidats logiques au Super Bowl.

Denzel Ward, le quatrième choix au total du dernier repêchage, une sélection fort critiquée en avril dernier, a réalisé deux des trois intercepti­ons aux dépens de Ben Roethlisbe­rger. On a vu pire comme premier match, même si les receveurs des Steelers ont connu du succès.

L’ailier défensif Myles Garrett s’est montré tout simplement terrorisan­t avec deux sacs du quart en plus de forcer deux échappés.

Le nouveau venu Jarvis Landry, en captant sept passes qui ont compté pour 106 des 197 maigres verges aériennes de l’équipe, a démontré que les Browns misent sur un véritable receveur. Même Josh Gordon, qui n’a joué que dix matchs en quatre ans en raison de suspension­s qui s’accumulent, a pris part à l’éveil collectif avec un spectacula­ire touché.

OCCASIONS RATÉES

Si l’attaque des Browns avait le moindremen­t profité des revirement­s générés à la tonne par la défensive et des positions avantageus­es sur le terrain, la victoire serait bien plus que morale.

Un seul des six revirement­s des Steelers a abouti à des points au tableau pour les Browns, ce qui s’avère clairement être la différence dans ce match qui ne devait pas en être un.

Et encore une fois, Tyrod Taylor, qui a complété seulement 15 de ses 40 passes et qui semble plus efficace en improvisan­t à la course, a démontré qu’il ne sera pas la solution à long terme. Peut-être même pas à moyen terme. Baker Mayfield aura son moment plus tôt que tard.

Mais déjà, les Browns ont amené sur le terrain quelque chose qu’on ne croyait plus possible : une équipe de football. Et prometteus­e à part de ça !

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PHOTO AFP Myles Garrett a forcé deux échappés, notamment lorsqu’il a durement frappé le porteur James Conner, au quatrième quart.
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