Un message clair des partisans
Une journée plutôt calme. Samedi, c’était la première journée pour se procurer des billets pour les matchs de la prochaine saison du Canadien.
Habituellement, c’est la congestion. Cette année, on note une certaine indifférence. Oh, on a vendu des billets, mais pas comme on l’aurait souhaité. De quoi s’inquiéter ? Je dirais plutôt que pour les décideurs du Centre Bell, il s’agit d’un message que leur envoient les partisans de l’équipe. Un message qui se lit comme suit : « Pourquoi dépenser de gros sous [parce que ça coûte une petite fortune pour assister à un match au Centre Bell] quand on n’entretient aucune attente pour son équipe ? »
Le moment n’est-il pas propice aux dirigeants de l’équipe pour mieux informer leur clientèle ? Cette équipe entreprend-elle une période de reconstruction qui exigera de la patience ? Et si c’est le cas, qu’entend-elle faire pour atteindre les objectifs fixés ?
La fameuse théorie qui soutient que le Canadien est condamné à gagner ne tient plus. Elle ne peut plus s’appliquer à l’organisation d’aujourd’hui, en raison des nombreuses erreurs commises. À sa défense, on doit aussi reconnaître que les administrateurs du passé, depuis le départ de Serge Savard en 1994, n’ont pas réussi à maintenir les standards d’excellence de l’organisation.
Par conséquent, à l’occasion du tournoi de golf annuel de l’équipe, ne serait-il pas approprié pour Marc Bergevin de faire la lumière sur le modèle d’affaires de l’entreprise ? Si on a décidé de rebâtir la formation, il n’y a pas de mal à le dire.
Déjà, par la réaction des amateurs qui ne se bousculent pas aux guichets, on veut des réponses à bien des interrogations.
Je crois qu’ils accepteront un programme de relance bien structuré. Qu’ont-ils à perdre ? Cette équipe ne soulève pas les passions. Au contraire, on note un désintéressement.
L’EXEMPLE DES MAPLE LEAFS
On veut que l’organisation prenne des mesures pour résoudre une situation qui perdure depuis trop longtemps. Les Maple Leafs de Toronto n’ont-ils pas, avec l’arrivée de Brendan Shanahan, invité les partisans à la patience, laissant entendre que le programme de colmater les brèches dans l’espoir de participer aux séries éliminatoires ne menait à rien ?
Ils auraient pu embaucher quelques vétérans, espérer à une participation aux séries éliminatoires et partir du principe que tout peut survenir lors du tournoi printanier, mais Shanahan et son groupe ont plutôt choisi l’option : « Notre objectif est de flirter avec l’excellence. Il y a quelques bons jeunes joueurs qui pointent à l’horizon, prenons les grands moyens pour profiter des opportunités qui se présenteront. Assurons-nous que notre programme de développement sera à point, l’un des plus efficaces de la ligue. Voyons à ce que nos recruteurs se démarquent et embauchons les meilleurs administrateurs. »
Les Leafs n’ont rien gagné. Deux éliminations au premier tour. Mais, l’équipe progresse. Soudainement, elle attire l’attention des joueurs autonomes sans restriction. On ne brûle pas les étapes, on s’assure de bien franchir chacune d’entre elles.
Et ça plaît aux consommateurs. Au moins, il y a l’espoir d’atteindre la finale de la coupe Stanley.
Les Rangers ont avisé leur clientèle que c’était terminé. Il fallait que l’organisation prenne une bonne bouffée d’air frais, et elle reprend le collier avec une nouvelle philosophie, avec de nouveaux objectifs. Il y a des soirs où ce ne sera pas « chic », mais c’est le prix à payer.
DÉCISIONS IMPORTANTES
Sauf que si on emprunte cette voie, il y a des décisions importantes qui doivent être prises. Et, habituellement, ça veut dire impliquer des vétérans.
Doit-on revoir les statuts de Max Pacioretty, Carey Price et Shea Weber ? Assurément, il faudra le faire. Quand ? Lorsque les chances d’améliorer la formation se présenteront. Il faut toujours de la clairvoyance pour se lancer dans une telle aventure.