Hamilton en rajoute
Le Britannique remporte le Grand Prix de Singapour et fait un pas de plus vers un cinquième titre en F1
Les années se suivent et se ressemblent à Singapour pour Lewis Hamilton, qui a profité hier de cette étape cruciale pour larguer une fois de plus son grand rival, Sebastian Vettel.
À bord de sa Mercedes, le Britannique a mené l’épreuve de bout en bout pour signer la 69e victoire de sa glorieuse carrière en F1 et porter son avance à 40 points, au sommet du classement des pilotes, devant l’Allemand, malheureux troisième au volant de sa Ferrari.
Le Québécois Lance Stroll, parti dernier lorsque les feux rouges se sont éteints, a terminé son parcours au 14e rang.
Hamilton n’a jamais été inquiété pendant les 61 tours, si ce n’est que des retardataires, en pleine bagarre pour maintenir leurs positions, lui ont mené la vie dure à la mi-course.
LE MEILLEUR DES… AUTRES
Si bien que Max Verstappen (Red Bull), qui accompagnait le vainqueur sur la première rangée du départ, s’est pointé immédiatement derrière la Mercedes au 38e tour. Mais, une fois cet obstacle franchi, Hamilton a su remettre les pendules à l’heure.
Il a franchi le fil d’arrivée avec près de neuf secondes d’avance sur le Néerlandais, dont la prestation lui a valu l’honneur d’être désigné le pilote du jour, comme le veut maintenant la tradition en F1.
Cette récompense symbolique aurait pu aussi être octroyée à Fernando Alonso, classé au septième rang, même s’il a concédé près d’un tour au gagnant. Au volant d’une McLaren en nette régression, qu’il abandonnera d’ailleurs à la fin de la saison, l’expérimenté Espagnol aura été le meilleur des… autres.
Dans l’ordre, Valtteri Bottas (Mercedes), Kimi Räikkönen (Ferrari) et Daniel Ricciardo (Red Bull) ont en effet terminé devant lui.
« LA COURSE LA PLUS LONGUE »
« J’étais très heureux de voir le drapeau à damier, s’est exclamé Hamilton en sortant de sa voiture. Rien n’a été facile. Au contraire, j’ai eu l’impression que cette course a été la plus longue de ma vie.
« Mais je dois encore remercier mon équipe pour son travail extraordinaire, a-t-il poursuivi. Elle ne lâche jamais, et il faudra continuer à pousser d’ici à la fin de la saison.
« Je m’attendais à une plus forte opposition de Ferrari, mais elle n’est jamais venue. Honnêtement, je ne sais pas où est passée leur vitesse… »
STRATÉGIE DOUTEUSE ET COÛTEUSE
Après s’être élancé de la troisième position, Vettel a réussi à ravir la deuxième place à Verstappen dès le premier tour, tout juste avant que la voiture de sécurité ne soit déployée pour dégager la monoplace d’Esteban Ocon, encastrée dans un mur de protection après un contact avec son coéquipier Sergio Perez.
Mais les réjouissances ont été de courte durée pour le quadruple champion du monde qui, pourtant, n’a pas commis d’erreur. La faute est plutôt celle de son équipe, qui a choisi de le faire entrer dès le 14e passage pour chausser sa monoplace de gommes ultratendres.
Une stratégie douteuse et surtout coûteuse qui a ruiné ses chances d’améliorer son sort en fin d’épreuve.
Hamilton l’a imité au tour suivant, mais Mercedes a opté pour des pneus tendres, certes moins performants, mais beaucoup plus fiables pour les longs relais.
PLUS RIEN À FAIRE
À mots à peine couverts, Vettel a regretté cette décision de rentrer à un stade aussi hâtif de la course.
« Nous n’étions pas assez rapides en piste, a-til reconnu d’entrée de jeu. Le départ s’est bien passé et nous avons même gagné une place, mais, pour le reste, c’est le mieux que l’on pouvait faire. Notre stratégie n’était pas la même que les autres, surtout dans le choix des pneus. »
On a bel et bien entendu Vettel affirmer sur les ondes radio que ces gommes n’allaient pas tenir le coup jusqu’à la fin, tout en excluant une autre halte au puits de ravitaillement, ce qui lui aurait fait perdre beaucoup trop de temps et assurément sa place sur la dernière marche du podium.
Il n’y avait plus rien à faire, sinon tenir à distance la Mercedes de Bottas.
MISSION IMPOSSIBLE ?
L’Allemand a effectivement levé le pied au cours des 10 derniers tours pour terminer à près de 40 secondes de son grand rival britannique.
Vettel voit ainsi une chance en or de réduire l’écart au championnat lui échapper, alors que la plupart des analystes lui accordaient un avantage sur ce tracé urbain.
Ce cinquième championnat, que convoite Vettel depuis 2013, semble de plus en plus inaccessible. Avec six courses à disputer, dont le prochain Grand Prix à Sotchi, en Russie, le 30 septembre, et au rythme où vont les choses, la mission s’annonce plutôt impossible.