Le Journal de Montreal

À la poursuite de Schumacher

Après avoir surpassé l’an dernier la marque des 68 positions de tête en F1 détenue par Michael Schumacher, Lewis Hamilton (il en totalise maintenant 79) pourrait battre, au rythme où vont les choses, deux autres records que l’on croyait imbattable­s.

- LOUIS BUTCHER

L’impression­nante récolte de 91 victoires du « Kaiser » paraissait hors de portée il n’y a pas si longtemps. Or, le Britanniqu­e a accédé à la plus haute marche du podium pour la 69e fois de sa carrière hier, et six autres courses figurent toujours au calendrier 2018.

Au cours des quatre années précédente­s, Hamilton a obtenu en moyenne dix gains par saison, soit neuf (2017), dix (2016-2015) et onze en 2014. Il en totalise déjà sept en 2018.

Schumacher, il est vrai, avait remporté sa 69e victoire à son 192e départ en F1. Hamilton, lui, a dû attendre à sa 223e participat­ion pour atteindre ce plateau, mais ce dernier y est parvenu à l’âge de 33 ans, un an plus tôt que la légende allemande. Schumacher est né le 3 janvier 1969, Hamilton, lui, le 7 janvier 1985.

L’autre record détenu qui pourrait être menacé est celui des sept titres en F1.

À moins d’une catastroph­e, Hamilton devrait rejoindre, d’ici la fin de la saison, Juan Manuel Fangio au second rang de tous les temps avec cinq championna­ts, ce qui ne le placerait qu’à deux de Schumacher.

Une fois atteint cet objectif de l’égaler, Hamilton aurait sans doute une dernière motivation avant de quitter l’aventure : devenir le pilote le plus décoré de l’histoire de la F1.

STROLL SE CONTENTE DE PEU

Lance Stroll a rallié l’arrivée au 15e rang hier à Singapour, mais la pénalité de cinq secondes — une autre — imposée à Romain Grosjean pour ne pas avoir respecté la consigne des drapeaux bleus qui impose de laisser le passage aux meneurs a permis au Montréalai­s de gagner un rang au classement final de la course.

« Vraiment, a dit le pilote de 19 ans, ç’a été une bonne course. Il était difficile de faire mieux, considéran­t qu’on n’avait pas la vitesse pour suivre les autres. Je suis heureux du résultat. On a profité du chaos derrière moi pour améliorer notre position et j’ai su exploiter tout ce que pouvait m’apporter la voiture, tout en évitant les erreurs et les contacts avec les murs. » Comme quoi Stroll se contente de bien peu.

MERCI À SIROTKIN !

Il a été l’objet de nombreuses critiques depuis sa venue en F1, mais le pilote recrue Sergei Sirotkin, coéquipier de Stroll chez Williams, a eu son mot à dire au Grand Prix de Singapour même si son nom n’apparaît qu’à l’avant-dernier rang du classement de la course.

Sans son acharnemen­t à vouloir garder sa position devant des pilotes plus rapides que lui, cette course aura été d’un ennui désarmant. Il a su mener un peloton musclé pendant quelques tours et a provoqué la colère de certains adversaire­s, dont Sergio Perez.

DE VIEILLES QUERELLES REFONT SURFACE

Puisqu’il est question du Mexicain, il a lui aussi fait parler de lui. Et pas pour les bonnes raisons.

Il a été directemen­t responsabl­e de la perte de son partenaire chez Racing Point Force India, Esteban Ocon, dès le tour initial.

Si les commissair­es de la course n’ont pas osé le sanctionne­r pour ce geste qui ne faisait aucun doute, ils n’ont pas laissé passer sa deuxième offense, quand il s’est rabattu sans retenue sur Sirotkin.

Son comporteme­nt a exigé un passage obligé dans les puits de ravitaille­ment. Il a finalement été classé au 16e rang.

Perez s’est excusé auprès de son équipe, en affirmant qu’il n’avait pas vu le pauvre Ocon, prétextant aussi qu’il n’y avait pas de place pour passer. Vraiment ?

Au contraire, la reprise vidéo montre clairement que c’est plutôt Perez qui l’a projeté vers le mur. Les commissair­es, eux, ont sans doute jugé que le Français, qui joue son avenir en F1, a tenté un dépassemen­t audacieux à l’extérieur quelques virages après le signal du départ.

Si Ocon n’a pas voulu commenter la scène, si ce n’est d’avoir tenté de profiter d’une ouverture [il n’a pas tort], son directeur d’écurie, Otmar Szafnauer, n’a pas hésité à montrer le coupable du doigt.

« Sergio avait un espace à gauche pour manoeuvrer, a-t-il déclaré. Il doit laisser de la place à son coéquipier. Il va falloir revenir aux règles de l’an dernier. »

En 2017, Ocon et Perez se sont chamaillés à plus d’une reprise sur les circuits, ce qui a forcé les autorités de l’équipe à imposer certaines consignes de non-agression.

Cet incident a tôt fait de raviver certaines querelles du passé.

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