Encore l’immigration… Et bonjour-hi
« LES LIBÉRAUX SONT HYPOCRITES. ILS VOTENT POUR LA MOTION ‘‘BONJOUR-HI’’ POUR LEUR ÉLECTORAT FRANCOPHONE. ENSUITE, ILS EN ONT HONTE ET DISENT LE CONTRAIRE À LEUR ÉLECTORAT ANGLOPHONE. » JEAN-FRANÇOIS LISÉE chef du Parti québécois « L’ANGLAIS N’ÉTANT PAS M
Le débat des chefs en anglais a été marqué par les attaques envers les tests que la CAQ veut imposer aux immigrants, ainsi que par la distance prise par Philippe Couillard et François Legault à l’égard de la motion de l’Assemblée nationale pour inviter les commerçants à ne pas utiliser le bonjour-hi.
Moins à l’aise dans la langue de Shakespeare que Philippe Couillard et Jean-François Lisée, le chef de la CAQ a dû défendre son plan en immigration, hier, lors du premier débat télévisé en anglais de l’histoire du Québec, organisé par un consortium de médias.
La CAQ prévoit qu’un nouvel arrivant pourrait être expulsé s’il échoue à un test de français ou à un test des valeurs québécoises après trois années sur le territoire.
« C’est vraiment épeurant ce que propose la CAQ », a lancé le chef libéral Philippe Couillard lors d’un segment sur la pénurie de main-d’oeuvre au Québec.
IMMIGRANTS LAISSÉS SUR LE PONT
Il a soumis l’exemple d’un père qui échouerait au test des valeurs. « J’imagine que vous allez les laisser sur le pont Cartier-MacDonald et dire ce que vous voulez pour vous débarrasser de ces gens », a-t-il dit en référence au pont qui relie le Québec à l’Ontario.
Le chef péquiste Jean-François Lisée n’a pas tardé à dénoncer lui aussi la position caquiste : « Vous voudriez que le gouvernement fédéral les déporte, c’est votre position, c’est épouvantable ! »
François Legault a répliqué quelques minutes plus tard en affirmant que Philippe Couillard a lui-même échoué sur l’intégration des immigrants durant son mandat. « 26 % qui quittent, c’est un échec ! », a-t-il lancé.
S’exprimant dans un anglais ardu, la porte-parole de Québec solidaire Manon Massé a peiné à prendre sa place dans les échanges.
BONJOUR-HI
Une question de la chef d’antenne de CTV, Mutsumi Takahashi, sur la controverse du bonjour-hi a ensuite plongé les chefs de parti dans l’eau chaude.
Les anglophones du Québec se sont sentis comme des « citoyens de seconde classe » lorsque l’Assemblée nationale a réclamé que les commerçants utilisent uniquement le mot « bonjour », a-t-elle affirmé.
Philippe Couillard a alors semblé minimiser son appui à la motion unanime en affirmant : « Cet incident s’est produit. C’est derrière nous, allons de l’avant. »
François Legault, lui, a affirmé qu’il préfère le mot « bonjour », mais a causé une certaine surprise en ajoutant: « Mais je veux être très clair: les gens sont libres de choisir, c’est un choix personnel, pas un choix pour l’État. » – Avec la collaboration de Marc-André
Gagnon et de Charles Lecavalier