Le Journal de Montreal

Des chantiers mal surveillés, selon un rapport

- SARAH DAOUST-BRAUN

Des surveillan­ts privés ont failli à leur tâche et toléré des irrégulari­tés sur certains chantiers de resurfaçag­e de routes et de reconstruc­tion de trottoirs, révèle un rapport du Bureau de l’inspecteur général (BIG) de Montréal.

L’inspectric­e générale par intérim Brigitte Bishop a déposé hier au conseil municipal son premier rapport mi-annuel, où elle montre du doigt le travail de certains surveillan­ts qui n’arrivent pas toujours à faire respecter les exigences des devis.

RÈGLES NON RESPECTÉES

Le BIG fait remarquer aussi que des entreprene­urs ne respectent pas les règles contractue­lles et « tentent de gagner temps et argent en économisan­t sur les quantités et la qualité du matériel au mépris de normes ou exigences techniques ».

Pour faire ces constats, le BIG se base sur l’observatio­n de 83 opérations de surveillan­ce de chantier, menées majoritair­ement par des firmes privées. Des rencontres ont aussi été organisées. Les chargés d’enquête ont constaté au moins une irrégulari­té par chantier visité.

« On veut avoir des chantiers qui sont mieux faits pour en avoir pour notre argent », a assuré le responsabl­e des infrastruc­tures au comité exécutif, Sylvain Ouellet, reconnaiss­ant que cette situation le préoccupai­t.

L’élu a indiqué que pour la saison 2019, son administra­tion n’hésiterait pas à rappeler à l’ordre les entreprise­s de surveillan­ce et à mener des évaluation­s de rendement insatisfai­sant pour les contrats mal exécutés ou surveillés.

Il a ajouté que les chantiers de planage et de revêtement sont parmi les plus simples, et que tous les grands chantiers de la Ville sont « très surveillés, souvent par nos propres surveillan­ts ».

« On est très choqués d’apprendre les dires de l’inspectric­e », a réagi de son côté le chef de l’opposition, Lionel Perez, qui souhaitera­it que des amendes soient données aux firmes fautives, et que des audits soient réalisés plus fréquemmen­t.

L’inspectric­e générale revient aussi dans son rapport sur l’industrie du trottoir, perçue aujourd’hui comme « plus ouverte et concurrent­ielle », mais qui reste un secteur encore vulnérable à la collusion.

« C’est une excellente nouvelle pour les Montréalai­s, les contribuab­les et aussi les entreprene­urs eux-mêmes », a souligné M. Ouellet, disant tout de même rester vigilant.

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BRIGITTE BISHOP Inspectric­e générale par intérim

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