Legault, le cancre ?
On aime dire des médias qu’ils représentent le quatrième pouvoir en démocratie. Plus encore, on les présente comme le contre-pouvoir essentiel, questionnant les puissants. Mais est-ce vraiment exact ?
MÉDIAS
Parce qu’il est possible que les médias soient devenus, au fil du temps, le premier pouvoir, auquel finissent par se soumettre tous les autres. Ils décident de la trame des événements, de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas. Ils choisissent les experts qu’ils veulent bien interroger. Ils peuvent même fabriquer un scandale en décrétant qu’untel a dérapé. Ils ont l’immense pouvoir de coller une étiquette aux individus et aux partis. Et on aurait tort de croire qu’ils le font en toute neutralité, sans que jouent leurs préférences idéologiques.
On vient encore de le voir dans la présente campagne.
François Legault, on le sait, a décidé de faire porter une partie de sa campagne sur la question de l’immigration massive, une question sur laquelle le système médiatique, très enthousiaste dans son ensemble, est en contradiction avec la population, plus sceptique.
Personne ne contestera qu’il aurait dû mieux maîtriser le dossier. L’amateurisme de la CAQ en la matière est navrant.
Mais il aura suffi que François Legault s’emmêle les pinceaux, en révélant une connaissance plus qu’approximative du système d’immigration actuel, pour que tout dérape.
POUVOIR
D’un coup, le récit médiatique a basculé. On est passé d’un débat de fond, à savoir si le Québec a besoin oui ou non de l’immigration massive, à un autre, à savoir si François Legault est un bon élève et a une fine connaissance technique du système d’immigration.
On appelle ça passer de l’essentiel à l’accessoire.
Évitons la théorie du complot. Il n’y a pas, derrière la scène, de grands méchants qui tirent les ficelles. On y verra simplement un système déréglé qui sert moins la démocratie qu’il ne l’étouffe.