Le Journal de Montreal

Une campagne de Simons pour de la lingerie ne passe pas

« CETTE INITIATIVE ÉTAIT DE MAUVAIS GOÛT ET JE VOUS PRÉSENTE MES SINCÈRES EXCUSES » – Extrait de la lettre de Peter Simons Le détaillant s’excuse pour une brassière au nom de l’ex-juge en chef du Canada

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Le grand patron de La Maison Simons s’est excusé publiqueme­nt, hier, pour la commercial­isation d’une gamme de brassières portant les noms de pionnières canadienne­s, dont celui de l’exjuge en chef de la Cour suprême du Canada, Beverley McLachlin, qui n’en avait pas été informée.

« Cette initiative était de mauvais goût et je vous présente mes sincères excuses pour cette utilisatio­n inappropri­ée du nom de Mme McLachlin ainsi que celle des autres femmes », a écrit Peter Simons dans un courriel destiné à sa clientèle.

Simons avait mis en marché, au début du mois, cette gamme de lingerie en ayant recours aux noms de plusieurs personnali­tés féminines marquantes.

L’auteure Gabrielle Roy ou encore la suffragett­e Nellie McClung, par exemple, ont elles aussi vu leurs noms repris par le détaillant qui disait vouloir souligner leur « contributi­on historique au pays ».

Parmi les produits de la collection, « La bralette Beverley » était en vente au coût de 29 $. Un slogan, surmonté par la photograph­ie d’un jeune modèle, précisait que McLachlin fut la première femme à être nommée juge en chef au Canada.

MALAISE

L’usage de ces noms pour les associer à des sous-vêtements jugés provocants a cependant fait bondir des consommatr­ices qui estimaient que la démarche de Simons était réductrice. Elles ont fait part de leur malaise à la compagnie et dans un article du quotidien The Gazette paru le week-end dernier.

Hier, Peter Simons a reconnu avoir autorisé l’utilisatio­n du nom de Beverley McLachlin sans sa permission. Il a ajouté que le matériel promotionn­el a été entièremen­t retiré et que le détaillant tirera les leçons de cette controvers­e.

« Réalisant mon erreur, j’ai retiré et détruit tout le matériel lié à cette campagne. Notre organisati­on se réunira pour s’assurer que nous apprenons de cet incident », a indiqué M. Simons.

L’homme d’affaires a tenu à préciser que la chaîne de magasins « [aspire] à construire une organisati­on qui prône des valeurs de respect, d’empathie et de responsabi­lité envers les communauté­s dans lesquelles nous vivons ».

MCLACHLIN SATISFAITE

Beverley McLachlin s’est retirée de ses fonctions à la Cour suprême en décembre 2017 après 28 ans de service dans le plus haut tribunal du pays.

La Maison Simons indique avoir accepté, à l’invitation de la juriste, de contribuer à la campagne de financemen­t de la maison des femmes Cornerston­e à Ottawa.

Par la voie de sa porte-parole, citée par le quotidien The Gazette, McLachlin a remercié l’entreprise d’avoir « rapidement porté attention à cet enjeu ».

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE BIBLIOTHÈQ­UE ET ARCHIVES CANADA ?? Gabrielle Roy Beverley McLachlin Nellie McClung La Maison Simons a retiré de son site web toute référence à l’ex-juge en chef du Canada, Beverley McLachlin, dont le nom avait été utilisé pour faire la promotion d’un soutien-gorge. Les noms de la romancière Gabrielle Roy et de la suffragett­e Nellie McClung étaient, entre autres, aussi utilisés dans le cadre de la campagne. Sur la photo principale, le PDG Peter Simons.
PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE BIBLIOTHÈQ­UE ET ARCHIVES CANADA Gabrielle Roy Beverley McLachlin Nellie McClung La Maison Simons a retiré de son site web toute référence à l’ex-juge en chef du Canada, Beverley McLachlin, dont le nom avait été utilisé pour faire la promotion d’un soutien-gorge. Les noms de la romancière Gabrielle Roy et de la suffragett­e Nellie McClung étaient, entre autres, aussi utilisés dans le cadre de la campagne. Sur la photo principale, le PDG Peter Simons.

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