Crise financière de 2008 : le passé n’est pas garant de l’avenir
Plusieurs médias d’ici et d’ailleurs ont analysé le 10e anniversaire de la crise financière de 2008 au cours des derniers jours. Ils ont donné des sueurs froides à plusieurs petits investisseurs, dont Michael, 38 ans.
Il m’a contacté pour me demander : « Devrais-je retirer tous mes REER ou les déplacer dans les fonds monétaires ? » Non, Michael. Ce serait une grosse gaffe. Une crise, ça ne s’anticipe pas comme une tempête de neige et ça n’a rien à voir avec votre plan financier. Ce dernier doit être conçu pour supporter les mouvements de l’économie. Au mieux, lorsque vos actifs sont investis stratégiquement, ça peut même engendrer des opportunités.
DES FLUCTUATIONS NORMALES
Un cycle économique passe par les phases suivantes : reprise, expansion, sommet, récession, creux, puis s’amorce le retour de la reprise. Et ça recommence.
Lorsque le taux de chômage est faible, les entreprises peinent à recruter de nouveaux employés, les salaires et l’inflation augmentent et les taux d’intérêt grimpent, etc. Nous sommes présentement en fin de cycle de croissance. De passer du sommet à la récession, ça ne se fait pas en une nuit. Ça peut même prendre des années. Aussi, la sévérité des récessions varie énormément. Elles passent parfois inaperçues. Qui se souvient de la récession canadienne de 2015 ? Entre mars et septembre 2015, on a pourtant observé deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
RÉCESSION, CRISE OU DÉPRESSION ?
Depuis juin dernier, j’ai rencontré des dizaines de stratèges, d’économistes et de gestionnaires de caisses de retraite et de fonds d’investissement. Plusieurs d’entre eux ont vu venir la crise de 2008-2009 et tous ont passé au travers. Oui, cette crise fut douloureuse, mais on ne craint absolument pas de revivre un événement semblable de sitôt. La différence la plus notable tient dans les bénéfices des entreprises. En 2017, les profits des sociétés avaient fondu comme neige au soleil. C’est un signe précurseur important qu’une récession se prépare. Ce n’est absolument pas le cas en 2018.
Oui, les cours boursiers des actions vedettes sont élevés, mais les profits sont au rendez-vous.
Voici tout de même des « amplificateurs de risque » qui incitent à la prudence : L’attitude protectionniste et les
incertitudes causées par Trump L’endettement des ménages canadiens et l’exubérance de notre marché immobilier La dette étudiante américaine Les prêts automobiles à long terme. Il y a aussi des « atténuateurs de crise » qui compensent : Le grand transfert de richesse entre générations ajoutera de nouveaux capitaux dans l’économie Les importantes baisses d’impôts des sociétés américaines sécurisent les bénéfices La technologie augmente la productivité Les hausses des taux d’intérêt apaisent efficacement l’inflation