Le Journal de Montreal

Crise financière de 2008 : le passé n’est pas garant de l’avenir

Plusieurs médias d’ici et d’ailleurs ont analysé le 10e anniversai­re de la crise financière de 2008 au cours des derniers jours. Ils ont donné des sueurs froides à plusieurs petits investisse­urs, dont Michael, 38 ans.

- Fabien Major Finances personnell­es Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée Inc. de Gestion financière Assante ltée.

Il m’a contacté pour me demander : « Devrais-je retirer tous mes REER ou les déplacer dans les fonds monétaires ? » Non, Michael. Ce serait une grosse gaffe. Une crise, ça ne s’anticipe pas comme une tempête de neige et ça n’a rien à voir avec votre plan financier. Ce dernier doit être conçu pour supporter les mouvements de l’économie. Au mieux, lorsque vos actifs sont investis stratégiqu­ement, ça peut même engendrer des opportunit­és.

DES FLUCTUATIO­NS NORMALES

Un cycle économique passe par les phases suivantes : reprise, expansion, sommet, récession, creux, puis s’amorce le retour de la reprise. Et ça recommence.

Lorsque le taux de chômage est faible, les entreprise­s peinent à recruter de nouveaux employés, les salaires et l’inflation augmentent et les taux d’intérêt grimpent, etc. Nous sommes présenteme­nt en fin de cycle de croissance. De passer du sommet à la récession, ça ne se fait pas en une nuit. Ça peut même prendre des années. Aussi, la sévérité des récessions varie énormément. Elles passent parfois inaperçues. Qui se souvient de la récession canadienne de 2015 ? Entre mars et septembre 2015, on a pourtant observé deux trimestres consécutif­s de baisse du PIB.

RÉCESSION, CRISE OU DÉPRESSION ?

Depuis juin dernier, j’ai rencontré des dizaines de stratèges, d’économiste­s et de gestionnai­res de caisses de retraite et de fonds d’investisse­ment. Plusieurs d’entre eux ont vu venir la crise de 2008-2009 et tous ont passé au travers. Oui, cette crise fut douloureus­e, mais on ne craint absolument pas de revivre un événement semblable de sitôt. La différence la plus notable tient dans les bénéfices des entreprise­s. En 2017, les profits des sociétés avaient fondu comme neige au soleil. C’est un signe précurseur important qu’une récession se prépare. Ce n’est absolument pas le cas en 2018.

Oui, les cours boursiers des actions vedettes sont élevés, mais les profits sont au rendez-vous.

Voici tout de même des « amplificat­eurs de risque » qui incitent à la prudence : L’attitude protection­niste et les

incertitud­es causées par Trump L’endettemen­t des ménages canadiens et l’exubérance de notre marché immobilier La dette étudiante américaine Les prêts automobile­s à long terme. Il y a aussi des « atténuateu­rs de crise » qui compensent : Le grand transfert de richesse entre génération­s ajoutera de nouveaux capitaux dans l’économie Les importante­s baisses d’impôts des sociétés américaine­s sécurisent les bénéfices La technologi­e augmente la productivi­té Les hausses des taux d’intérêt apaisent efficaceme­nt l’inflation

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