Le Journal de Montreal

Quand ta poitrine risque d’éclater de peine

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J’ai une boule dans la poitrine, mais comme rien ne risque de changer dans un avenir immédiat, je ne sais plus quoi faire pour apaiser mon chagrin. Depuis l’enfance, je me sens mal dans ma peau. Je ne suis pas née dans la bonne famille. J’ai toujours eu honte quand ma mère m’accompagna­it parce que je sentais les regards dédaigneux sur cette femme obèse qui faisait semblant d’être bien dans sa peau.

La totalité de ma famille a toujours été dysfonctio­nnelle. D’abord, il y avait cette mère que je viens de décrire, puis un père ouvrier et ivrogne, ainsi que trois frères qui n’avaient aucun respect pour qui que ce soit, qui volaient et faisaient des méfaits à la tonne. L’un d’eux est sur le BS et se vante de vivre aux crochets de l’État, et les deux autres vivotent de petits boulots. Ma mère a toujours adoré ses gars et rien de ce qu’ils font ne la dérange.

J’ai toujours tout fait pour me sortir du merdier dans lequel je suis née, et sans l’aide de personne en plus, parce que j’ai toujours voulu préserver mon indépendan­ce. J’ai fait des études et j’ai accédé à un bon emploi. C’est étrange à dire, mais on m’a toujours fait sentir comme le mouton noir, alors que je suis le mouton blanc de cette famille de fous.

Mais je ne suis pas heureuse. Je me sens comme une chaloupe qui dérive sur une mer où il n’y a pas de bord pour accoster. Je n’ai jamais pu vraiment tomber en amour parce que je ne fais confiance à personne. Et là, ma fille de 22 ans vient de partir pour aller étudier en dehors de Montréal.

Je me retrouve donc à 55 ans, seule et en sevrage du seul amour de ma vie, ma fille. Je la soupçonne d’ailleurs d’avoir choisi de partir étudier en région pour fuir sa mère qui n’a toujours eu qu’elle comme raison de vivre. Ça devait être trop lourd à porter, j’imagine. Je ne sais pas comment je vais faire pour traverser les quatre années que va durer son absence. J’ai l’impression qu’elle me fait payer pour ce que j’ai fait jadis à ma famille. Perdue

Mais où est donc passée votre belle indépendan­ce d’autrefois ? N’était-elle qu’une façade ? L’idée que votre fille cherche à vous faire payer pour une conduite passée dont elle n’a aucune conscience me semble assez farfelue. Ou peut-être, justement, gardez-vous du regret d’avoir coupé tous les ponts, et ça, c’est à vous-même qu’il revient, soit de vous le pardonner, soit encore d’analyser la possibilit­é de renouer des liens pour sortir de la solitude qui est la vôtre. Il faut parfois revoir des positions qu’on croyait irréversib­les quand on pensait différemme­nt. Ça s’appelle évoluer.

Un problème sexuel qui dérange

Depuis que je suis avec mon copain, je ne me souviens pas d’une relation sexuelle qui fut assez longue pour me satisfaire pleinement. Il souffre d’éjaculatio­n précoce et ça commence à m’être désagréabl­e après quatre ans de vie commune. Au début, j’étais patiente parce qu’il prétextait que c’était parce que je l’excitais trop. Puis je lui ai dit que ça ne me dérangeait pas, car je faisais semblant de jouir quand même. Mais là, je ne sais plus comment aborder le sujet pour qu’il fasse quelque chose. Anonyme

D’abord, il faut arrêter de faire semblant. Comment voulez-vous qu’il comprenne l’ampleur de son problème si vous lui faites croire que vous avez quand même le temps de jouir ? Même si vous devrez user de délicatess­e pour dire les choses, il est important de mettre les points sur les « i » pour qu’il comprenne l’obligation de consulter en urologie pour le cas où il aurait un problème mécanique. Et ensuite en sexologie et avec vous, pour qu’on vous aide à trouver une solution ensemble.

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LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

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