Coup de génie de Wilson
Les Sharks de San Jose viennent de changer la donne dans la Ligue nationale avec l’acquisition de l’excellent défenseur Erik Karlsson. Le directeur général des Sharks, Doug Wilson, a réussi un coup de maître en ajoutant un gros morceau à son équipe déjà bien garnie.
Il ne manque qu’une coupe Stanley à Wilson pour couronner sa brillante carrière de directeur général et je crois que présentement, les Sharks sont parmi les trois équipes favorites pour enlever les grands honneurs. En fait, ils sont en meilleure position que lorsqu’ils ont perdu en grande finale contre les Penguins de Pittsburgh en 2016.
Wilson a pratiquement le même noyau qu’en 2016 et l’addition de Karlsson lui procure une brigade défensive exceptionnelle. Avec Karlsson, Brent Burns et Marc-Édouard Vlasic, les Sharks misent sur trois défenseurs de premier plan qui peuvent jouer entre 25 et 30 minutes par match. Qui dit mieux ?
Ce « Big Three » est appuyé par un gardien solide en Martin Jones, et les Sharks peuvent aussi marquer des buts. Karlsson propulsera leur attaque massive à un autre niveau. Les Sharks ont-ils vraiment quelque chose à envier aux Predators, aux Jets, aux Golden Knights ou aux Kings dans l’Ouest ?
Ce sera à l’entraîneur-chef, Peter DeBoer, de garder ses joueurs heureux, mais pour l’instant, avec l’arrivée de Karlsson, j’imagine que les joueurs des Sharks sont plus motivés que jamais. La défaite contre les Penguins en 2016 a fait mal et ils doivent maintenant croire en leurs chances de se rendre jusqu’au bout.
FEUILLE DE ROUTE BIEN GARNIE
C’est tout de même impressionnant ce que Wilson a accompli depuis la saison 2003-2004, et je crois que plusieurs directeurs généraux devraient prendre exemple sur lui.
Karlsson a beaucoup progressé dans les dernières années sur le plan défensif
Les Sharks n’ont raté les séries qu’une seule fois sous sa gouverne et ils ont connu huit saisons de 100 points ou plus sans jamais tomber dans les bas-fonds de la ligue comme les Oilers ou les Maple Leafs. Grâce à Wilson, ils n’ont jamais eu à reconstruire comme le font présentement les Sénateurs ou le Canadien.
Au fil des ans, Wilson a réalisé plusieurs échanges importants. En 2005, il a fait l’acquisition de Joe Thornton, qui est toujours là. Il a ralenti, mais il peut encore donner un fier coup de main aux Sharks. Dans les dernières années, il a acquis Brent Burns (2011) et Martin Jones (2015).
Dans les derniers mois, ce fut au tour d’Evander Kane et de Karlsson. Quel boulot !
Les Sharks, c’est du sérieux. Ils ont un historique d’exceller en saison régulière et de décevoir en séries éliminatoires, mais l’édition 2018-2019 est très prometteuse. La pièce manquante dans l’histoire des Sharks a surtout été devant le filet.
Evgeni Nabokov a connu de belles années entre 2000 et 2010. Il était bien entouré et affichait de bonnes statistiques en saison régulière. Mais en séries éliminatoires, il n’arrivait pas à voler les gros matchs. J’ai beaucoup plus confiance en Martin Jones, gardien actuel, qu’en Nabokov.
BONNE STRUCTURE
De façon générale, la raison des succès des Sharks est que Doug Wilson a souvent réussi à obtenir ou à développer des joueurs qui complétaient bien ceux en place.
Les Sharks avaient une bonne défensive avant l’arrivée de Karlsson, mais on peut imaginer qu’avec un partenaire étanche comme Marc-Édouard Vlasic, par exemple, Karlsson pourra davantage exploiter tout son talent offensif. De plus, Karlsson a beaucoup progressé dans les dernières années sur le plan défensif.
Vraiment, c’est toute une acquisition. Je suis convaincu qu’il va se plaire à San Jose et qu’il paraphera un contrat de longue durée qui lui rapportera près de 90 millions. – Propos recueillis
par Gilles Moffet