MARC DE FOY marc.defoy@quebecormedia.com Pour l’expérience et son petit bonhomme
Difficile de séparer Martin Brodeur et les Devils du New Jersey. Son retour dans l’organisation avec laquelle il a passé 22 ans de sa vie est naturel. Mais personne ne s’attendait à ce que ce soit dans le rôle de vice-président au développement des affaires.
Deux raisons ont motivé sa décision de quitter le poste d’adjoint au directeur général des Blues de Saint Louis, fonctions qu’il occupait depuis trois ans. Il veut passer plus de temps avec son épouse Geneviève et le cadet de ses cinq enfants, Maxime, qui est âgé de huit ans.
Mais il estime aussi que, de nos jours, le président ou le directeur général d’une équipe sportive doit posséder des connaissances dans plusieurs secteurs connexes de l’entreprise. D’où sa décision de se familiariser avec l’aspect business du hockey.
« On peut s’entourer de beaucoup de gens dans un travail, mais je préfère acquérir l’expérience par moi-même », m’a dit Brodeur quand je l’ai joint hier. Il se trouvait à l’aéroport de Saint Louis, où il attendait un vol à destination de Newark.
FISTON AVEC LES RANGERS
En soirée, il a assisté au match qui opposait l’équipe A des Devils aux Rangers de New York, au Prudential Centre.
C’est sur un ton amusé qu’il a indiqué que son fils Jeremy, jumeau de William et gardien comme son frère aîné Anthony, est joueur invité au camp des Rangers.
« Ça fait drôle de voir un Brodeur dans le chandail des Rangers ! » a-t-il lancé.
Une grande rivalité oppose les Devils et les Rangers, c’est connu. Et voilà que l’ancien manitou des Devils, Lou Lamoriello, est PDG des Islanders.
Le monde est petit à New York !
ROBITAILLE A SUIVI CE CHEMINEMENT
En se tournant vers le côté affaires du hockey, Brodeur suit à l’inverse le cheminement de Luc Robitaille avec les Kings de Los Angeles. Lorsqu’il a accroché ses patins, Robitaille est devenu vice-président, secteur affaires, des Kings. Il a occupé ce poste 10 ans avant de devenir président de l’équipe, l’an dernier.
« Doug Armstrong (directeur général des Blues) m’a montré beaucoup de choses sur le fonctionnement d’une équipe de hockey », a continué Brodeur.
« Mais quand il me parlait de ses discussions avec le président de l’organisation, je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait dire. Je n’ai pas l’éducation et la formation d’une personne cadre. Je veux apprendre de la bonne façon. »
HOCKEY, BASKETBALL, SOCCER
Brodeur va être appelé à toucher aux propriétés sportives du propriétaire des Devils, Joshua Harris. Outre les Devils et leur amphithéâtre, Harris possède les 76ers de Philadelphie de la NBA et le Crystal Palace FC de la Premier League, en Angleterre.
« Mon travail va m’amener à me concentrer uniquement sur les Devils avec le temps », a-t-il ajouté.
« Mais ce n’est pas parce que je suis assigné au secteur des affaires que je ne toucherai pas au hockey. Du hockey demeure du hockey. Ce n’est pas comme si j’allais travailler chez Nabisco. »
BON TEMPS POUR PRENDRE DU RECUL
Brodeur aurait pu rester avec les Blues, mais il lui aurait fallu composer avec un horaire accru qui aurait commandé encore plus de déplacements.
« En plus de mon emploi chez les Blues, j’ai travaillé pour Hockey Canada la saison dernière, a-t-il rappelé. J’ai passé beaucoup de temps à l’extérieur et manqué plusieurs activités de mon petit bonhomme (Maxime). Je veux prendre du recul. Je veux m’accorder plus de temps pour moi et ma famille, ce que je n’ai pas fait beaucoup depuis ma retraite comme joueur. »
Brodeur se plaît dans son nouveau cadre de travail.
« Le voyagement entre Saint Louis et Newark se fait bien », a-t-il dit.
« Je passe deux ou trois jours par semaine au New Jersey. Dernièrement, j’ai séjourné quatre jours à la maison, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. On ne déménagera pas cette année afin de permettre à Maxime d’aller à la même école et de commencer son hockey. »
Brodeur veut faire avec Maxime ce que son emploi du temps ne lui a pas permis d’accomplir avec ses quatre premiers enfants quand il était occupé à accumuler des victoires et des jeux blancs devant le filet des Devils.
Anthony, que l’on a vu avec les Olympiques de Gatineau et les Voltigeurs de Drummondville, entreprendra bientôt une troisième saison avec les Gee Gees de l’Université d’Ottawa. Il fait partie aussi de l’équipe de golf de l’institution.
William étudie à Providence College, où il joue au hockey par simple plaisir. Jeremy retournera avec les Americans d’Allen, formation texane faisant partie de la East Coast League.
Annabelle pratique le hockey sur gazon dans un collège du New Jersey. Elle s’est engagée à joindre l’Université Columbia, à New York, à son entrée universitaire.
La famille se retrouvera la fin de semaine du 9 novembre, à Toronto, à l’occasion de l’intronisation du chef du clan au Panthéon du hockey.