PLQ : une confiance frisant l’arrogance
« De toute façon, on finit toujours par gagner », m’a lancé mi-blagueur, à plusieurs reprises, ces derniers mois, un conseiller libéral.
Je ne l’ai pas contredit. Tout en restant sceptique, je n’ai jamais écarté la possibilité d’une victoire des libéraux. Jamais, même quand les sondages étaient très bons pour la CAQ.
Les récents coups de sonde me donnent raison et confortent évidemment l’équipe libérale dans son impression que le pouvoir leur reviendra évidemment, car ils le méritent.
DE LA CONFIANCE À L’ARROGANCE
Je sais : rien n’est joué ! Aucun bulletin n’est encore dans l’urne (même pour le vote par anticipation) ; mais les tendances sont là.
On dirait que les libéraux, que j’ai observés depuis le déclenchement, ont la certitude que tout se déroule comme prévu. Leur confiance est mâtinée d’arrogance.
Seules deux de leurs sorties exsudaient la panique : celle du 26 août contre le prétendu sexisme de M. Legault ; l’autre, du 3 septembre, pour faire le bilan de la « semaine catastrophique » de la CAQ. Pour le reste, leur campagne ronronnante est celle du parti « normal » de gouvernement.
En prévision du débat de ce soir, le chef libéral a passé peu de temps à se préparer. Pas de répétition avec des chefs qui imitent les adversaires, cette fois. Les deux autres débats ont été de bonnes « pratiques ».
ALTERNANCE PERDUE
Si ma prédiction venait à se réaliser, il faudra se questionner sur la fin de l’alternance en politique québécoise et les risques qu’elle pose à notre démocratie. Notamment sur le fait que les mêmes réseaux se reproduisent constamment au pouvoir et dans l’administration publique.
En 1994, après avoir affirmé que « l’unanimisme politique des Québécois non francophones, ce n’est pas la démocratie, c’est le parti unique », le sociologue Pierre Drouilly ajoutait « la démocratie divise, mais cette division, changeante avec le temps, permet l’alternance des idées et la rotation des partis. Elle est une source d’enrichissement pour tous les citoyens, par un effet de dialectique de confrontation et d’opposition ».