La peur des Anglos
Le débat en anglais a déclenché une crise d’urticaire chez certains de mes collègues et plusieurs lecteurs. Malgré l’approbation de Jean-François Lisée, qu’on ne peut accuser d’être un colonisé soumis à des maîtres rhodésiens. Cette attitude me surprend en 2018. Tenir un débat en anglais n’est pas tant une affaire de compréhension de la langue que de pouvoir aborder des sujets propres à la communauté anglophone dont on ne parlerait pas dans un débat en français : leurs institutions, leurs commissions scolaires, l’enseignement du français à l’école, etc.
Des inquiétudes normales pour une communauté minoritaire qui diminue en nombre et en vitalité.
Les anglophones savent que les francophones sont au pouvoir. La majorité l’accepte sans peine, mais quelques milliers – max – de vieux schnoques ont encore la tête dans le sable. So what ? Il y a des francophones qui aimeraient voir les anglophones disparaître du Québec. C’est mieux ?
LA TROUILLE
Les Québécois anglophones nous font-ils à ce point peur ? Seraient-ils en train de comploter dans les salles de la Légion pour assassiner le français et reprendre le contrôle du Bas-Canada, avec le perfide gouvernement fédéral qui oeuvre en secret à notre annihilation ? Philippe Couillard serait-il Sir John A. McDonald réincarné ?
Wô ! C’est nous qui avons les deux mains sur le volant. Nous pourrions même faire l’indépendance pour protéger notre langue et notre culture, mais nous ne le voulons pas suffisamment. C’est pas la faute des Anglais. Nos choix : ou nous agissons en victimes ou nous allons la tête haute, fiers et confiants.
Quand on est fiers et confiants, on ne refuse pas une discussion de 90 minutes à une minorité historique significative avec qui nous partageons histoire et territoire depuis 250 ans. Pour le meilleur et pour le pire.