Alexis et Séraphin dans le Québec moderne
Ce qui se produisait jadis dans les pays d’en haut s’est-il généralisé à tout le Québec ? Le bon vivant allergique aux affaires, Alexis, ainsi que le radin Séraphin hantent notre actualité. Cherchez dans les pages de ce Journal, et vous les trouverez.
D’un côté, il y a des travailleurs québécois qui rechignent à l’ouvrage, qui boudent les emplois ardus. Inimaginable ! Un peu partout, des affiches nous crient « Nous embauchons ! »
Des cégeps de région peinent à recruter de futures infirmières qui redoutent la lourdeur de l’ouvrage (même si le « torchage » à salaire de crève-faim incombe aux préposées aux bénéficiaires). Quant aux enseignants montréalais, la moitié d’entre eux songerait à quitter la profession d’ici cinq ans, la jugeant trop difficile…
LES NOUVEAUX SÉRAPHIN
De l’autre côté, il y a des patrons radins qui hurlent à la « pénurie de main-d’oeuvre ». Le successeur de Gilbert Rozon à l’émission Dans l’oeil
du Dragon, Dominique Brown, peine à recruter des employés pour ses chocolateries. Mon collègue Pierre Couture nous apprend que ce magnat du chocolat a dû opérer la caisse pendant quelques heures dans une de ses succursales de Québec.
Payez décemment votre personnel, M. Poudrier, et vous n’en manquerez pas ! Mais non : nos Séraphin modernes – dont M. Brown – en appellent à l’immigration en provenance de pays pauvres… pas par générosité ! Pour garder les salaires bas !
PARESSEUX COMME UN QUÉBÉCOIS
Lucien Bouchard nous l’a dit, et ça en avait insulté plusieurs : le Québec moderne a un problème avec le travail. Nous étions un des peuples les plus vaillants de la terre dans les années 1940 et 1950, et désormais l’un des plus paresseux. Nous nous habituons à une main-d’oeuvre corvéable d’origine étrangère, notamment pour la cueillette de fruits et légumes.
Jamais le cliché insultant du « Mexicain paresseux » n’a été aussi faux ! Et nos Séraphin ont bien l’intention d’en profiter… Et c’est pour cela qu’ils décochent des flèches vers François Legault !