L’UPA veut un registre des transactions de lots cultivables
Pour savoir qui achète quoi et où, l’Union des producteurs agricoles (UPA) veut la création d’un registre public de toutes les transactions de terres agricoles, tel que l’avait promis l’ex-ministre Pierre Paradis.
« C’est même un engagement qu’avait pris M. Paradis et qui n’a jamais été livré. On veut un registre facile à consulter. Bien souvent, lorsqu’on consulte les registres municipaux, il n’y a que le numéro de la compagnie. On ne voit pas le nom de la personne », déplore Marcel Groleau, président général de l’UPA.
LIMITATIONS, VOIRE INTERDICTIONS
En plus de la création de ce registre, l’UPA n’attend rien de moins du prochain gouvernement qu’il limite, voire interdise l’achat de terres agricoles par des sociétés d’investissements et des intervenants du secteur immobilier.
L’organisation syndicale estime qu’il faut limiter pendant trois ans à 100 hectares la superficie qu’une personne ou une entreprise peut acquérir à des fins autres que le transfert d’entreprise.
« Les agriculteurs de métier se font damer le pion, et la relève ne peut tout simplement pas soutenir cette concurrence lorsque vient le temps d’acheter une parcelle de terre », a dénoncé M. Groleau.
La valeur moyenne des terres en culture a plus que triplé entre 2007 et 2017 au Québec, a-t-il rappelé. Selon lui, la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles « manque de dents ». Cette loi, qui a été mise en place il y a 40 ans pour freiner le développement effréné des agglomérations urbaines, aurait avantage à être revue, estime le dirigeant.
« C’est sûr que les lois doivent être resserrées. Il faudrait forcer le maintien des terres en culture, peu importe qui achète. C’est le minimum. On dit que les municipalités doivent avoir plus de moyens pour maintenir les terres en culture sur leur territoire et plus de moyens aussi pour utiliser les lots disponibles dans leur périmètre urbain, plutôt qu’encourager l’étalement autour des villes », a-t-il ajouté.
Certains incitatifs pourraient être mis en place, comme le retrait du crédit de taxes foncières pour les terres en friche.