Le Journal de Montreal

Candide : de beaux moments

Le Théâtre du Nouveau Monde ouvre sa saison avec Candide ou l’optimisme

- LOUISE BOURBONNAI­S Candide ou l’optimisme, à l’affiche au TNM jusqu’au 6 octobre

Le Théâtre du Nouveau Monde vient d’ouvrir sa saison sur un conte philosophi­que, Candide ou l’optimisme, inspiré de l’oeuvre de Voltaire. Si la philosophi­e n’est pas très présente dans cette mouture, en revanche on a droit à une pièce amusante teintée d’originalit­é avec surtout, une magnifique brochette d’acteurs.

Comme on s’y attendait, la tête d’affiche, Emmanuel Schwartz, qui incarne sur scène le grand Voltaire, nous en a mis plein la vue. Un peu comme si la pièce avait été créée sur mesure pour lui. C’est sans doute en raison de la complicité qui unit l’acteur et la metteure en scène Alice Ronfard, duo de longue date, qui a également mis la main à la pâte en contribuan­t au texte, qui a sans doute permis d’arriver à un résultat aussi fascinant.

DU THÉÂTRE DANS LE THÉÂTRE

Ce qui rend cet objet théâtral si délicieux, c’est qu’il permet de découvrir l’écrivain philosophe, dans son château de Ferney en France à la frontière de la Suisse, où il s’est réfugié pour rédiger son oeuvre.

C’est en tout point, du théâtre dans le théâtre, où l’on voit Voltaire écrire, songer et retravaill­er les passages de son texte se questionna­nt sur la pertinence de chaque élément de son oeuvre en analysant devant lui ses amis qui répètent les scènes, les unes après les autres, qu’il vient à peine de rédiger.

Son personnage vedette Candide, un jeune homme empreint d’optimisme connaîtra de nombreuses épreuves pour lui faire prendre conscience de la réalité de la vie. Malheureus­ement, cette réflexion est bien loin du conte philosophi­que original rédigé en 1759. Nous sommes plutôt dans un univers contempora­in qui amène quelques questionne­ments sans plus.

TALENT ET ORIGINALIT­É

Outre la performanc­e exceptionn­elle d’Emmanuel Schwartz, on pourrait facilement dire que toute la distributi­on mérite d’être saluée.

Patrice Coquereau, qui campe plusieurs personnage­s est des plus ludiques.

Quant à Valérie Blais, qui faisait son retour au théâtre après plusieurs années d’absence, est exquise et drôle en madame Denis, amante de Voltaire.

Autre belle performanc­e, celle de Benoît Droin-Germain en Candide qui n’a pas passé inaperçu apportant une très belle candeur à ce spectacle.

On ne pourrait passer sous silence, la scénograph­ie qui transporte l’oeuvre dans un univers contempora­in se traduisant par une belle touche d’originalit­é. Si le château où se situe la pièce n’en était pas vraiment un, l’immense chandelier qui s’élèvera devant les spectateur­s scintillan­t de mille feux est des plus remarquabl­es. Dans la même veine, les costumes sulfureux qui étaient loin de ceux de l’époque, parviennen­t à susciter une belle magie. Quelques belles projection­s alimentent le tout.

Très certaineme­nt une belle pièce à voir pour passer un bon moment.

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 ?? PHOTO COURTOISIE YVES RENAUD ?? Benoît Drouin-Germain et Emmanuel Schwartz dans une scène de Candide ou l’optimisme, à l’affiche du TNM jusqu’au 6 octobre.
PHOTO COURTOISIE YVES RENAUD Benoît Drouin-Germain et Emmanuel Schwartz dans une scène de Candide ou l’optimisme, à l’affiche du TNM jusqu’au 6 octobre.

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