Candide : de beaux moments
Le Théâtre du Nouveau Monde ouvre sa saison avec Candide ou l’optimisme
Le Théâtre du Nouveau Monde vient d’ouvrir sa saison sur un conte philosophique, Candide ou l’optimisme, inspiré de l’oeuvre de Voltaire. Si la philosophie n’est pas très présente dans cette mouture, en revanche on a droit à une pièce amusante teintée d’originalité avec surtout, une magnifique brochette d’acteurs.
Comme on s’y attendait, la tête d’affiche, Emmanuel Schwartz, qui incarne sur scène le grand Voltaire, nous en a mis plein la vue. Un peu comme si la pièce avait été créée sur mesure pour lui. C’est sans doute en raison de la complicité qui unit l’acteur et la metteure en scène Alice Ronfard, duo de longue date, qui a également mis la main à la pâte en contribuant au texte, qui a sans doute permis d’arriver à un résultat aussi fascinant.
DU THÉÂTRE DANS LE THÉÂTRE
Ce qui rend cet objet théâtral si délicieux, c’est qu’il permet de découvrir l’écrivain philosophe, dans son château de Ferney en France à la frontière de la Suisse, où il s’est réfugié pour rédiger son oeuvre.
C’est en tout point, du théâtre dans le théâtre, où l’on voit Voltaire écrire, songer et retravailler les passages de son texte se questionnant sur la pertinence de chaque élément de son oeuvre en analysant devant lui ses amis qui répètent les scènes, les unes après les autres, qu’il vient à peine de rédiger.
Son personnage vedette Candide, un jeune homme empreint d’optimisme connaîtra de nombreuses épreuves pour lui faire prendre conscience de la réalité de la vie. Malheureusement, cette réflexion est bien loin du conte philosophique original rédigé en 1759. Nous sommes plutôt dans un univers contemporain qui amène quelques questionnements sans plus.
TALENT ET ORIGINALITÉ
Outre la performance exceptionnelle d’Emmanuel Schwartz, on pourrait facilement dire que toute la distribution mérite d’être saluée.
Patrice Coquereau, qui campe plusieurs personnages est des plus ludiques.
Quant à Valérie Blais, qui faisait son retour au théâtre après plusieurs années d’absence, est exquise et drôle en madame Denis, amante de Voltaire.
Autre belle performance, celle de Benoît Droin-Germain en Candide qui n’a pas passé inaperçu apportant une très belle candeur à ce spectacle.
On ne pourrait passer sous silence, la scénographie qui transporte l’oeuvre dans un univers contemporain se traduisant par une belle touche d’originalité. Si le château où se situe la pièce n’en était pas vraiment un, l’immense chandelier qui s’élèvera devant les spectateurs scintillant de mille feux est des plus remarquables. Dans la même veine, les costumes sulfureux qui étaient loin de ceux de l’époque, parviennent à susciter une belle magie. Quelques belles projections alimentent le tout.
Très certainement une belle pièce à voir pour passer un bon moment.