Le Journal de Montreal

Je crains le pire pour ma petite-fille

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis une grand-maman qui vit une grande inquiétude depuis deux ans, laquelle augmente de jour en jour avec le constat que ma fille ne changera pas d’idée et restera au loin. Voici en résumé le portrait de la situation que je vis assez mal.

Ma fille unique qui a aujourd’hui 30 ans a toujours été une impulsive qui se laissait mener par ses émotions. Elle a quitté la maison à 18 ans pour suivre un chum qui, lui, l’a abandonnée au bout de deux ans quand il en a eu assez de l’avoir sur le dos. Elle a alors fait la connaissan­ce d’un garçon tout à fait acceptable à mes yeux et aux yeux de mon mari. Il l’a alors forcée à retourner aux études pour terminer son secondaire et pour apprendre le métier de préposée aux bénéficiai­res.

Puis elle a eu une petite fille avec lui. Une adorable enfant qui est venue me consoler de la perte de son grand-père survenue trois mois avant sa naissance. Ma fille, ce garçon et la petite, semblaient mener une vie sans problème quand du jour au lendemain, alors que la petite fêtait son quatrième anniversai­re, ma fille est partie vivre dans le Sud avec un type rencontré dans un rave.

Depuis deux ans elle n’est plus revenue au Québec. Elle prétend que malgré sa fuite elle aime sa fille, mais je n’y crois pas. Est-ce possible qu’une mère sensée agisse ainsi ? Je suis restée en contact étroit avec le père et je vois la petite régulièrem­ent. Il m’arrive même de la garder quand lui ou sa nouvelle compagne ont des obligation­s sociales.

Mais dans le fond, Louise, ça me rend malade de savoir que ma fille puisse manquer à ce point de sens maternel. Je veux bien croire qu’elle est jeune et qu’elle a besoin de mettre du piquant dans sa vie en faisant des expérience­s hors du commun, mais quand même ! De là à abandonner son enfant sans s’inquiéter pour elle il y a une marge. Je sais que sa mère manque à la petite car elle me parle encore d’elle à l’occasion, même si elle aime la compagne de son père et ne semble pas trop déséquilib­rée par la perte. Mai j’ai quand même honte pour ma fille et un peu peur pour l’avenir de ma petite-fille !

Mamie en peine

Je comprends votre désarroi de mère face au constat du manque de sens des responsabi­lités de votre fille. Mais en ce qui concerne votre petite-fille, je voudrais calmer vos appréhensi­ons. Elle me semble vivre normalemen­t entre un père adéquat et une belle-mère qui l’aime et qu’elle aime, et tout cela n’augure que du bon pour elle. Comme vous ne pouvez rien faire pour ramener votre fille à ses devoirs, faites le maximum pour compenser la perte auprès de la petite et entourez-la d’amour.

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