Le Journal de Montreal

Le champion ne baisse pas la garde

À 34 ans, Charles Hamelin s’attaque à l’objectif de conserver son titre mondial

- ALAIN BERGERON

Les grandes chaleurs de l’été n’ont pas affaibli Charles Hamelin. Même à 34 ans, le champion du monde ne patine pas comme un homme résigné à laisser sa place.

On peut ressortir le même refrain des huit ou 10 dernières années en l’identifian­t comme l’un des favoris pour remporter le championna­t canadien de patinage de vitesse de courte piste, en fin de semaine à Montréal, dans une nouvelle formule qui permettra de choisir les huit patineurs éligibles aux coupes du monde et aux championna­ts du monde de la prochaine saison.

Le vieux renard n’a encore rien de vieux, justement. Musculatur­e ciselée, geste précis des lames, position parfaite du patineur; il tirait encore les tours à vitesse folle à l’entraîneme­nt d’hier matin à l’aréna Maurice-Richard. L’âge ne semble pas avoir d’emprise sur celui qui portera, partout où il s’exécutera durant l’hiver, le numéro 1 sur son casque, symbole de son titre mondial acquis sur cette même glace de Montréal le 18 mars dernier.

« C’est sûr que la motivation est là pour la prochaine saison. Avoir le numéro 1 sur mon casque, c’est un honneur. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir ce chiffre-là sur son casque. Ce sera à moi de prouver que j’ai encore le potentiel de faire des finales et des courses à l’internatio­nal. Mon rôle est rendu tellement différent des cycles [olympiques] passés que, même si je n’ai pas tous les résultats que je vise personnell­ement, le résultat d’équipe va aussi passer beaucoup dans ma satisfacti­on », dit-il avec sa même sagesse.

UNE ANNÉE À LA FOIS

La question le suivra partout : combien de temps encore ? Peut-on même le voir aux Jeux olympiques de 2022, à quelques semaines de fêter ses 38 ans? Il semble bien qu’il faudra attendre au terme du championna­t mondial en Bulgarie, le 10 mars 2019, pour obtenir une réponse. Ou une réponse partielle.

« Je vais faire le point après le mondial. Si je continue à chaque année, je vais faire le point au mondial de 2020, même chose à celui de 2021. Pour moi, c’est sûr que d’aller aux prochains Jeux, qui seraient mes cinquièmes, ce serait quelque chose d’exceptionn­el. Je ne suis pas capable de mettre une croix là-dessus, je ne suis pas capable de dire que je ne me rendrai pas là », affirme-t-il avec prudence.

« En même temps, ce serait irréaliste de dire que je continue pour quatre autres années. À l’âge que j’ai et avec les jeunes qui poussent, il peut arriver n’importe quoi. Je ne veux pas me lancer de malédictio­n, mais je n’ai pas envie de me commettre aussi tôt dans le cycle olympique. Je vais faire le point après le mondial de 2019 quand je verrai comment je me sens. Et si je continue, je continuera­i pour une autre année. »

MÉTIER : PATINEUR

Aux portes de sa 16e saison en Coupe du monde, Hamelin ne cache pas que les exercices de musculatio­n et la récupérati­on deviennent plus difficiles.

Dans ce corps au poids constant de 74,1 kilos – il précise la décimale! –, sa discipline de vie l’a amené là, lui pour qui les excès se résument à un verre de vin ou deux au total d’une fin de semaine. Après tout, il en a fait un métier : patineur de vitesse.

« Exact. Et je pense l’avoir fait de manière pas si pire durant les 15 dernières années... »

 ?? PHOTOS AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL ?? Charles Hamelin entame sa 16e saison en Coupe du monde ce qui fera de lui un pilier sûr pour le nouvel entraîneur de l’équipe canadienne Éric Bédard (en mortaise).
PHOTOS AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL Charles Hamelin entame sa 16e saison en Coupe du monde ce qui fera de lui un pilier sûr pour le nouvel entraîneur de l’équipe canadienne Éric Bédard (en mortaise).

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