LE DÉBAT SUR LES BAGARRES EST RELANCÉ
Comme c’est le cas chaque fois qu’un joueur subit une blessure lors d’une bagarre, la fracture au visage dont a été victime Nicolas Deslauriers, lundi soir, a relancé le débat sur la place des confrontations à poings nus dans le hockey.
Au lendemain de l’annonce de l’absence indéterminée du Québécois, Claude Julien a accepté de se prononcer sur le sujet, hier. Pour lui, il s’agit d’une question délicate.
« Ce n’est pas facile de prendre une décision comme celle-là [éliminer les bagarres]. Quand on ne peut pas se défendre de cette façon, on peut avoir tendance à utiliser le bâton. Ça peut être encore plus dangereux », a argué l’entraîneur du Canadien.
« C’est une discussion qu’on tient chaque année. Tranquillement, j’espère que ça se modifiera tout seul. D’ailleurs, on commence à le voir avec la diminution des bagarres », a-t-il pris soin d’ajouter.
Pour le Franco-Ontarien, le sort de Deslauriers relève plus de la malchance.
« Nicolas s’est blessé là, mais il aurait pu se blesser d’une autre façon. Les blessures font partie du hockey. Il faut apprendre à vivre avec ça. On peut se poser la question à chaque fois. Si tel gars n’avait pas bloqué un lancer, il ne se serait pas cassé la main. »
PLUS QU’UN BAGARREUR
Cela dit, Julien affirme qu’il n’y a plus de place aujourd’hui pour des joueurs dont le rôle consiste strictement à jeter les gants, comme ils ont été légion pendant près d’une trentaine d’années.
D’ailleurs, il a pris soin de faire l’éloge de son attaquant.
« Nicolas Deslauriers n’est pas qu’un bagarreur. Je n’ai pas le temps pour des joueurs de ce style-là. Je veux des gars qui peuvent également jouer au hockey. Nicolas est comme ça », a-t-il indiqué, rappelant que le Québécois avait marqué 10 buts en 58 matchs la saison dernière.
« On perd un gros gabarit, un gars qui amène une dimension physique, qui donne de bonnes mises en échec sur l’échec avant. »
UN RÔLE POUR MCCARRON ?
Inévitablement, cette absence ouvrira la porte à un joueur qui, normalement, aurait amorcé la saison dans la Ligue américaine. À première vue, on pense à Hunter Shinkaruk ou à Michaël Chaput, mais l’effet domino pourrait sourire à Michael McCarron.
Même s’il est d’abord un joueur de centre, le choix de premier tour du Canadien en 2015 a disputé quelques rencontres à l’aile au cours des dernières campagnes.
« Je ne veux pas trop m’attarder à la formation. Je crois qu’il y a neuf centres de calibre de la LNH, a-t-il mentionné. D-Lo joue toujours à fond. Il est méchant. C’est un joueur difficile à affronter. C’est le genre de rôle que je peux jouer. »
Il faudra d’abord qu’il le démontre.
« NICOLAS S’EST BLESSÉ LÀ, MAIS IL AURAIT PU SE BLESSER D’UNE AUTRE FAÇON. » – Claude Julien