Ses vaches volées sans doute vendues en steaks
Leurs puces de traçabilité à l’oreille peuvent être déjouées
FERME-NEUVE | Un éleveur de bovins des Laurentides s’est fait voler en pleine nuit 12 vaches et 12 veaux d’une valeur de 45 000 $.
Guillaume Lachaine, 41 ans, n’en revenait toujours pas hier de s’être fait voler son bétail qui broutait dans ses champs de Ferme-Neuve, dans les Hautes-Laurentides, pendant la nuit de mardi à mercredi.
Les champs loués par M. Lachaine sont situés dans une zone isolée à environ quatre kilomètres de sa résidence. Les voleurs s’y seraient présentés avec un camion tiré par une remorque. Ils y ont fait monter les bêtes grâce à des clôtures en entonnoir.
« Je me suis fait voler 12 vaches, 12 veaux et une femelle de remplacement. Les voleurs devaient être bien organisés », explique l’éleveur.
La police a commencé son enquête jeudi matin.
« Je n’ai pas vu cela depuis longtemps, je ne crois même pas avoir vu ça dans ma carrière », dit Marc Tessier, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).
André Forget, des abattoirs Jacques Forget, croit que la viande est destinée à des connaissances des voleurs.
DUR À ÉCOULER
« LES VOLEURS DEVAIENT ÊTRE BIEN ORGANISÉS. » – Guillaume Lachaine, agriculteur
« Les réintroduire sur le marché serait assez difficile. Tous les animaux sont identifiés. Aucun abattoir n’oserait perdre son permis pour quelques milliers de dollars de rabais », estime le président des Viandes Jacques Forget.
Julien Levac Joubert de l’Union des producteurs agricoles explique qu’un bovin, c’est comme une voiture. On peut changer son numéro de série, ce qui pourrait aider les voleurs.
Chaque vache a une puce qui est accrochée à l’oreille, mais le système est facile à déjouer selon l’UPA. Les voleurs n’ont qu’à couper le numéro avec des ciseaux et le remplacer par un autre.
En avoir un autre semble assez simple, selon l’UPA. C’est l’organisme Agri-traçabilité Québec (ATQ) qui fournit le numéro de série de chaque animal.
« La personne a juste à téléphoner à l’ATQ et à dire que sa vache a perdu son tag à l’oreille et ils vont lui en redonner un autre », explique M. Joubert.
BOUCHERIE CLANDESTINE
Pour lui, les vaches n’ont que deux places où aller : dans une boucherie clandestine ou dans un élevage d’engraissement.
Marie-Christine Talbot, DG d’ATQ, explique qu’il y a une réglementation à suivre pour l’identification au Québec et au Canada.
« C’est certain que s’il y en a qui déjouent le système, cela peut être plus long à repérer », dit-elle.
Elle estime néanmoins que le système fonctionne bien.
– Avec monjournal.ca