Le Journal de Montreal

Des Américains pour abattre des cerfs malades

La chasse interdite dans des secteurs de l’Outaouais et des Laurentide­s

- STÉPHANE SINCLAIR

GRENVILLE-SUR-LA-ROUGE | Québec a embauché une firme américaine pour abattre des cerfs dans les Laurentide­s afin de lutter contre la maladie débilitant­e du cerf, ce qui fâche encore plus les chasseurs.

Le ministère de la Faune a indiqué hier qu’il interdisai­t aux chasseurs de pratiquer leur loisir dans une partie des zones 9 et 10 qui sont situées entre les Laurentide­s et l’Outaouais. Québec a pris cette décision après qu’un premier cas de la maladie débilitant­e du cerf eut été repéré dans un élevage de Grenville-sur-la-Rouge.

Cette maladie est très contagieus­e et tue l’animal en quelques mois. Il est recommandé de ne pas manger la viande des animaux atteints.

Or, les chasseurs sont frustrés parce que Québec a engagé une firme américaine pour chasser le cerf dans la zone interdite afin d’analyser la viande.

« C’est incroyable. Nos chasseurs ont déjà payé pour faire le travail que des Américains vont faire. En plus, on va devoir les payer », dénonce Alain Cossette, directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FQCP).

« On a décidé de faire appel à une compagnie américaine qui a fait ses preuves dans l’État de New York et le problème a été réglé », a dit le porte-parole du ministère de la Faune, Nicolas Bégin.

CONNAISSAN­CE

Selon Alain Cossette, une soixantain­e de chevreuils sont abattus chaque année dans la zone visée par les chasseurs amateurs. Ceuxci auraient pu remettre leurs carcasses au gouverneme­nt pour qu’elles soient analysées. « Il n’y a aucun chasseur profession­nel des États-Unis qui connaît mieux le territoire que nos chasseurs de la région qui y installent des salines et des appâts depuis le début du printemps », explique-t-il. M. Bégin explique que le ministère aurait pu travailler avec les chasseurs, mais qu’ils ont choisi une autre approche. « Il faut des armes précises, de l’équipement et ils doivent travailler en collaborat­ion avec nos agents de la faune », a-t-il dit. « C’est n’importe quoi ! Nos chasseurs ont d’excellente­s armes, de l’équipement, de l’expérience et peuvent même attendre les agents de la faune sur place sans bouger l’animal », expose M. Cossette.

– Avec la collaborat­ion de l’Agence QMI et monjournal.ca

« IL N’Y A AUCUN CHASSEUR PROFESSION­NEL DES ÉTATS-UNIS QUI CONNAÎT MIEUX LE TERRITOIRE QUE NOS CHASSEURS DE LA RÉGION QUI Y INSTALLENT DES SALINES ET DES APPÂTS DEPUIS LE DÉBUT DU PRINTEMPS. » – Alain Cossette

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PHOTO D’ARCHIVES, COLLABORAT­ION SPÉCIALE STÉPHANE SINCLAIR Les cerfs rouges du cheptel où un cas de maladie débilitant­e du cerf a été trouvé cette semaine. Des chasseurs américains ont été embauchés pour récupérer des animaux à analyser.
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ALAIN COSSETTE Directeur général

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