Le Journal de Montreal

Un e mère pensait y laisser sa peau

Elle s’est accrochée à une poignée de porte pour ne pas être emportée par la tornade

- SARAH BÉLISLE

GATINEAU | Une mère de famille de Gatineau peine à comprendre pourquoi elle est toujours vivante, elle qui a dû s’accrocher de toutes ses forces à une poignée de porte pendant que son appartemen­t était soufflé par la tornade, hier.

Josée Pelletier, 44 ans, fait partie des nombreux sinistrés d’une tornade qui a frappé de plein fouet le secteur Mont-Bleu de Gatineau en fin de journée hier.

« J’ai eu le réflexe de courir devant ma porte d’entrée et de me tenir après. Ça a duré cinq secondes, il n’y avait plus de mur, plus de toit. Tous les débris montaient autour de moi », poursuit-elle.

ÉMOTIONS

Saine et sauve, elle était encore ébranlée en soirée alors qu’elle déambulait aux abords du périmètre de sécurité érigé par les autorités.

« Je ris, je braille, je ne sais plus. Je suis mélangée dans mes émotions », mentionnet-elle, regardant les secours s’affairer.

Elle a eu la peur de sa vie. D’autant plus qu’une fois la tornade passée, elle a immédiatem­ent songé à sa fille de 20 ans qui venait tout juste de quitter l’appartemen­t.

« J’avais assez peur qu’elle ait levé dans la tornade », s’exclame la mère qui a réussi à joindre sa fille par téléphone un peu plus tard.

DÉVASTATIO­N

Mme Pelletier, comme plusieurs de ses voisins, a tout perdu.

Tout le contenu de son appartemen­t s’est envolé et sa voiture a été écrasée par des débris, explique-t-elle. Au moins, elle est assurée.

« Je ne peux pas croire que je n’ai plus rien. Je venais de déménager en appartemen­t, ça faisait trois mois. Je venais de m’acheter 10 000 $ de meubles. J’ai plus rien, soupire-t-elle. Je ne suis pas quelqu’un de matérialis­te, c’est juste que là, j’étais fière. Pour une fois, je m’achetais mes choses moi-même dans la vie. »

On a entendu l’alerte la radio et quelques minutes plus tard, on était dedans. On s’est réfugiés dans le sous-sol d’une maison en face », affirme Gloria Chacon-Viella, dont la voiture a été écrasée par une toiture.

«j’ai Je me suis mis à genou et prié. Ça a passé vite et ça a fait mal. Tout a arraché en disant peanut », raconte M. Émond, qui a préféré ne pas donner son prénom lorsque croisé aux abords du périmètre de sécurité.

On invite les gens s’héberger entre eux, à travers leur réseau d’amis et de famille, pour aider les évacués et les sinistrés », demande le maire de Gatineau Maxime Pedneaud-Jobin. Un appel entendu par ses concitoyen­s, comme a pu le constater Le Journal.

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PHOTOS SARAH BÉLISLE La Gatinoise Josée Pelletier (en mortaise) s’est accrochée à la poignée d’une porte du milieu de son appartemen­t pour ne pas être emportée par la tornade qui a ravagé sa demeure.
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Prière
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Dans sa voiture
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Solidarité

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