Couillard s’en remet aux promoteurs d’Apuiat
Rien n’assure un contenu québécois dans le projet éolien
Le chef libéral Philippe Couillard s’en remet aux promoteurs du projet éolien Apuiat, sur la CôteNord, pour qu’ils respectent leur engagement de s’approvisionner auprès d’entreprises québécoises.
M. Couillard n’a donné aucun signe, hier, de vouloir renégocier un projet de contrat conclu par Hydro-Québec, il y a un mois, avec les promoteurs, l’entreprise Boralex et la Nation innue.
Jeudi, il avait pourtant manifesté l’intention de préciser l’importance du contenu québécois dans le projet Apuiat, qui coûtera 1,6 milliard $ à Hydro-Québec en 25 ans.
« Elle sera la plus explicite possible », avait-il répondu au sujet de l’entente.
Le projet d’entente pour Apuiat ne comporte aucune clause exigeant que les promoteurs achètent des composantes d’éoliennes aux entreprises québécoises.
Lors d’un point de presse, hier, M. Couillard a refusé de dire si de nouvelles négociations seront nécessaires pour corriger la situation.
« Ça, c’est le travail de Boralex. Boralex a dit que c’est évident qu’ils vont mettre 50 % de contenu québécois. »
Plusieurs autres contrats ratifiés au fil des ans par Hydro-Québec fixaient des seuils ayant entre 30 et 60 pour cent de contenu régional et québécois aux promoteurs de parcs éoliens.
Dans un communiqué publié en août, Hydro-Québec et les promoteurs d’Apuiat annonçaient que leurs négociations s’étaient « conclues par un projet de contrat d’achat d’électricité ». Le document devrait être « soumis à leur conseil d’administration respectif » après la campagne électorale.
PLUS DUR À IMPOSER
Jeudi, M. Couillard a soutenu que les exigences de contenu québécois sont plus difficiles à imposer à Apuiat en raison d’accords de commerce internationaux.
Le chef libéral a répété hier que la production d’Apuiat était destinée à l’exportation, même si le tarif d’achat, à 8,3 cents du kilowattheure, forçait Hydro-Québec à la revendre à perte.
« Il faut regarder cela plus largement », a-t-il dit en faisant valoir les retombées.
Le chef caquiste François Legault a réclamé la publication du contrat négocié en août.
« On a le droit de savoir, contre une perte de 1,5 milliard $, ce qu’on reçoit en échange comme contenu local. »
Avec la collaboration de Charles Levacalier, Marc-André Gagnon et
Antoine Robitaille