Trump s’en prend à l’accusatrice du juge Kavanaugh
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump s’en est pris hier sur Twitter à la femme qui accuse son candidat à la Cour suprême d’agression sexuelle, s’étonnant de son silence pendant plus de 30 ans.
L’universitaire Christine Blasey Ford, 51 ans, affirme que le juge Brett Kavanaugh, 53 ans, l’a agressée lors d’une soirée arrosée entre adolescents au début des années 1980 dans la banlieue de Washington, ce que le magistrat nie vigoureusement.
« Si les attaques avaient été aussi graves que ce que dit le Dr Ford, il y aurait eu une plainte d’elle ou de ses parents aimants », a tweeté le président Trump, affichant pour la première fois aussi clairement ses doutes sur la crédibilité de la chercheuse en psychologie.
LEVÉE DE BOUCLIERS
Ce message a immédiatement suscité une levée de boucliers. Donald Trump manifeste sa profonde « incompréhension du traumatisme des victimes », a affirmé le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer.
Selon le ministère de la Justice, près de 325 000 personnes ont été victimes de viols ou d’agressions sexuelles en 2016, mais seuls 22,9 % des cas ont été rapportés à la police.
Sur Twitter, de nombreuses internautes ont expliqué sous le hashtag #WhyIDidntReport (Pourquoi je n’ai pas porté plainte) s’être tues après des agressions par « peur », parce qu’elles pensaient que c’était de leur faute ou qu’on ne les croirait pas.
Ce mot d’ordre fait écho au mouvement contre les inconduites sexuelles #MeToo, qui a contribué en un an à faire chuter des dizaines d’hommes de pouvoir.
Soucieux de ne pas s’aliéner l’électorat féminin à quelques semaines d’élections législatives à haut risque, Trump, pourtant prompt à rembarrer ceux qui se dressent sur son chemin, n’avait jusqu’ici pas critiqué nommément Mme Blasey Ford.