La politique du Canada pollue les négos, dit un conseiller
Des litiges sur l’ALENA persistent entre les pays de Trump et Trudeau
WASHINGTON | (AFP) Un conseiller économique de la Maison-Blanche a laissé entendre hier que le Canada ne signait pas un nouvel accord sur le traité commercial ALENA pour des raisons purement politiques et a prévenu Ottawa que l’administration Trump pourrait avancer sur le dossier uniquement avec le Mexique.
« Je suis un peu surpris que les Canadiens n’aient toujours pas signé [le projet de nouveau traité]. Ils ont vraiment, vraiment un très bon accord [entre les mains] auquel ils devraient participer », a déclaré Kevin Hassett, sur la chaîne Fox News.
« C’est du ressort des négociateurs, mais je m’inquiète du fait que la politique au Canada leur fasse perdre le sens commun, car il s’agit d’un très bon accord, élaboré pour séduire le Canada », a-t-il ajouté, en allusion aux élections provinciales qui doivent s’y dérouler le 1er octobre.
L’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui unit les États-Unis, le Canada et le Mexique depuis 1994, est en renégociation depuis août 2017 à la demande de Donald Trump qui le juge inéquitable pour l’économie américaine.
ACCORD AVEC LE MEXIQUE
Washington a signé un accord de principe avec Mexico le mois dernier et est en négociations depuis avec Ottawa.
Mais des litiges persistent entre les deux pays notamment sur un système de protection du secteur laitier canadien alors que l’administration Trump exige une plus grande ouverture du marché de son partenaire canadien.
Le gouvernement de Justin Trudeau ne cesse de marteler qu’il ne signera un accord que s’il est dans l’intérêt du Canada.
L’administration Trump est sous la pression du temps, comme l’a rappelé hier Kevin Hassett, car les Américains sont « très, très près de la date butoir » qu’ils se sont imposée, à savoir le 1er octobre, pour publier le texte du nouvel ALENA.
« Espérons que les Canadiens signent à la dernière minute. S’ils ne le font pas, nous continuerons avec Mexico », a également commenté le conseiller économique de Donald Trump.
DU PROGRÈS ?
La veille, la ministre canadienne des Affaires étrangères avait fait état de « discussions constructives » avec les États-Unis sans toutefois évoquer de progrès sur les points litigieux entre les deux pays.
Interrogée par un journaliste sur le fait qu’elle n’utilisait plus depuis quelque temps le mot « progrès » pour décrire l’état des négociations commerciales entre Washington et Ottawa, Chrystia Freeland avait d’ailleurs répondu qu’elle choisissait « soigneusement ses mots ».