Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je n’en peux plus !

Ça fait 50 ans qu’on est mariés. Notre relation a débuté alors qu’on avait 20 ans. On en a 70. Vous allez me dire qu’on devrait se connaître sur le bout des doigts après tant d’années, mais moi qui le pensais, j’en doute maintenant.

Quand il a pris sa retraite à 62 ans pour des douleurs qui l’empêchaien­t de continuer son boulot, je ne me suis pas rendu compte que mon mari n’était plus le même qu’avant. Comme j’ai continué à travailler pendant trois autres années pour atteindre ma pleine retraite, je n’étais pas à la maison la semaine et je ne l’entendais pas se plaindre.

Mais depuis cinq ans à vivre avec lui à plein temps, je sens que ma patience a atteint sa limite. Il a toujours quelque chose à me reprocher sur ce que je fais. Ses toasts sont trop brûlés ou pas assez, son café ne vient pas assez vite. Les repas sont corrects, mais jamais complèteme­nt à son goût. Il a rarement envie de faire les courses avec moi, et quand il vient, c’est l’enfer dans les rayons.

De retour à la maison, il se plaint de douleurs aux genoux, au dos et à la tête. Il n’a d’autre activité que de s’affaisser sur le divan du salon après le repas du midi pour ronfler jusqu’à trois heures, et je sais que lorsqu’il va se réveiller, la chanson des douleurs ici et là va recommence­r. Je n’en peux plus.

J’en ai parlé avec les enfants, mais ils m’affirment que leur père a toujours été comme ça, que je ne devrais pas m’en faire. Mais on voit qu’ils ne vivent pas avec lui à longueur de journée.

Au début de ma retraite, je l’écoutais et je tentais de l’aider au mieux. Mais après deux ans de ce régime, j’ai cessé de l’écouter et je le laisse parler tout seul. Sauf que je l’entends, et c’est ça qui me ronge. Que puis-je faire pour qu’il se taise enfin ? Car l’entendre ainsi se plaindre entre les murs de la maison, c’est lassant. Moi aussi, j’ai des bobos et il y a des choses qui ne me plaisent pas dans ma vie, mais je ne l’emmerde pas avec ça. Quelle est ma solution ?

Une femme à bout

En cessant d’accorder de l’attention à ses jérémiades, vous lui avez ouvert la porte pour qu’il vous étouffe avec. Il a besoin d’attention, votre mari. Ce qui ne veut pas dire que vous devez gober toutes ses plaintes sans le remettre à sa place. Laissez-le faire son déjeuner luimême. Faites-lui comprendre que sa santé vous préoccupe, mais que c’est sa responsabi­lité à lui de consulter pour régler ses divers bobos. Que c’est à lui de prendre sa santé en main, pas à vous. Et pour stimuler son énergie, organisez des activités à deux au lieu de rester enfermés dans la maison. S’il refuse, abandonnez-le à son sort. En devenant l’instigatri­ce de ce renouveau dans votre vie de couple, vous allez en prendre la direction et ce sera à lui de s’ajuster. Donnez-m’en des nouvelles.

Pour stimuler la mémoire

En espérant que cette informatio­n sera utile, je vous souligne que via La FADOQ et la Commission scolaire locale des Découvreur­s, je commence une expérience qui s’appelle ACTION MÉMOIRE PLUS. On y présente le fonctionne­ment de la mémoire, les éléments qui nuisent à la mémorisati­on ainsi que des techniques de mémorisati­on. Ce cours s’adresse aux personnes qui vivent les effets normaux du vieillisse­ment sur la mémoire, mais pas à celles qui sont affectées par une pathologie. C’est d’ailleurs un excellent moyen pour se protéger, et même retarder le développem­ent possible d’une pathologie.

Line

Je trouve cette initiative très intéressan­te et j’espère qu’elle se répandra à travers le Québec. Pour les gens intéressés, je souligne que ça se tient au Club local de la FADOQ : LA MOISSON D’OR de Saint-Augustin-de-Desmaures.

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