FISSURE DU CORPS, FISSURE DE VIE
Dans Le malheur du bas, Inès Bayard décrit avec adresse l’évolution de Marie, victime d’une agression sexuelle. Ce viol aux conséquences dramatiques, nous le vivons de près grâce à une narration à la première personne conjuguée au présent. Confrontés à une réalité immédiate, les lecteurs seront happés par ce roman marquant.
DÉCRIRE LE RAPPORT AU CORPS
Au fil du récit, la plume de la jeune auteure se transforme. « Au départ, il fallait une écriture calme, explique Inès Bayard. À partir de la scène du viol, on rentre dans une psychologie totalement différente du personnage, et l’écriture fait plus appel à la violence de l’association des mots. »
Lorsqu’on la questionne sur le choix de ces mots, justement très vifs, elle explique : « C’était très important pour moi de parler de ce qui se passe à l’intérieur du corps. L’agression sexuelle n’est pas, dans tous les cas, quelque chose qui se passe en surface du corps, c’est quelque chose qui se passe à l’intérieur. Passer par les tourments du corps d’une femme est aussi une manière de comprendre la manière dont elle va ensuite réfléchir, penser, sentir. »
« ELLE SE DÉBAT, LUI DEMANDE FERMEMENT D’ARRÊTER ET DE LA LAISSER SORTIR. ELLE VOUDRAIT CRIER, MAIS ÉTRANGEMENT ELLE N’OSE PAS. ELLE PENSE À CERTAINS DÉTAILS. ELLE NE VOUDRAIT PAS RÉVEILLER TOUT LE QUARTIER, SE FAIRE REMARQUER POUR RIEN. » – Inès Bayard (Le malheur du bas)