Le Journal de Montreal

FISSURE DU CORPS, FISSURE DE VIE

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Dans Le malheur du bas, Inès Bayard décrit avec adresse l’évolution de Marie, victime d’une agression sexuelle. Ce viol aux conséquenc­es dramatique­s, nous le vivons de près grâce à une narration à la première personne conjuguée au présent. Confrontés à une réalité immédiate, les lecteurs seront happés par ce roman marquant.

DÉCRIRE LE RAPPORT AU CORPS

Au fil du récit, la plume de la jeune auteure se transforme. « Au départ, il fallait une écriture calme, explique Inès Bayard. À partir de la scène du viol, on rentre dans une psychologi­e totalement différente du personnage, et l’écriture fait plus appel à la violence de l’associatio­n des mots. »

Lorsqu’on la questionne sur le choix de ces mots, justement très vifs, elle explique : « C’était très important pour moi de parler de ce qui se passe à l’intérieur du corps. L’agression sexuelle n’est pas, dans tous les cas, quelque chose qui se passe en surface du corps, c’est quelque chose qui se passe à l’intérieur. Passer par les tourments du corps d’une femme est aussi une manière de comprendre la manière dont elle va ensuite réfléchir, penser, sentir. »

« ELLE SE DÉBAT, LUI DEMANDE FERMEMENT D’ARRÊTER ET DE LA LAISSER SORTIR. ELLE VOUDRAIT CRIER, MAIS ÉTRANGEMEN­T ELLE N’OSE PAS. ELLE PENSE À CERTAINS DÉTAILS. ELLE NE VOUDRAIT PAS RÉVEILLER TOUT LE QUARTIER, SE FAIRE REMARQUER POUR RIEN. » – Inès Bayard (Le malheur du bas)

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