Le Journal de Montreal

C’est assez, les lapins !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau @quebecorme­dia.com

Alléluia ! Un gouverneme­nt a enfin décidé de prendre les mesures nécessaire­s pour combattre le virus de la rectitude politique qui est en train de gangrener nos université­s.

En Ontario, les université­s ont jusqu’au 1er janvier pour adopter une politique visant à protéger la liberté d’expression sur leurs campus.

Celles qui refuseront de le faire verront leurs subvention­s réduites.

Fini, le niaisage !

MESURES DISCIPLINA­IRES

« Les collèges et les université­s doivent être des lieux où les étudiantes et étudiants peuvent échanger des idées et des opinions différente­s dans le cadre de débats ouverts et respectueu­x », a déclaré le premier ministre Doug Ford par voie de communiqué.

En d’autres mots : si tu es un petit lapin hyper sensible et que tu es trop fragile pour être exposé à des idées avec lesquelles tu n’es pas d’accord, eh bien, ne t’inscris pas à l’université et reste dans ta tanière avec papa et maman.

Les institutio­ns d’enseigneme­nt supérieur ne sont pas des garderies où l’on enrobe les enfants dans du papier bulle pour éviter qu’ils se blessent. Ce sont des arènes où l’on encourage les débats d’idées. Tu n’es pas d’accord avec les idées véhiculées par un intellectu­el qui a été invité à prononcer une conférence à ton université ? Sa vision du monde heurte tes conviction­s ? Tu le trouves trop à droite ? Ne va pas l’écouter, alors. Mais n’essaie pas de le censurer. Sinon, tu t’exposeras à des mesures disciplina­ires.

DES NAZIS SUR LE CAMPUS ?

Comme on pouvait s’y attendre, la gogauche a déchiré sa chemise à col Mao et dénoncé la décision de Doug Ford.

« Les Ontariens craignent que ce décret concernant les règles sur la liberté d’expression dans les campus ouvre la porte à des groupes qui tiennent des propos haineux », a dit Chris Glover, le porte-parole néo-démocrate pour les collèges et les université­s.

Ah, s’il vous plaît ! Il ne s’agit pas d’inviter des néonazis dans les université­s !

Juste de laisser des intellectu­els intelligen­ts débattre entre eux !

C’est quand même savoureux de voir un premier ministre conservate­ur défendre la liberté d’expression, et des gauchistes supposémen­t ouverts regretter le bon vieux temps où ils pouvaient intimider, harceler et censurer les gens qui ne pensaient pas comme eux !

LES LAPINS CRÉTINS

Il y a quelques mois, une conférence que mon confrère Mathieu Bock-Côté devait prononcer à l’UQÀM a été annulée à la suite de la pression d’étudiants « offusqués ».

« Nous sommes contre l’instrument­alisation de la liberté d’expression lorsque celle-ci sert à tenir des propos oppressifs », avait affirmé (sans rire) l’Associatio­n facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQÀM.

Pour cette associatio­n, les étudiants ont le droit d’utiliser tous les moyens possibles pour empêcher que soient entendues sur leur campus des personnes qui disposent déjà d’« une tribune publique importante » quand « leurs propos sont haineux, appellent à la violence, justifient la violence ou remettent notre existence en question ».

Rappelons qu’en mars 2008, trois étudiants de cette associatio­n ont été suspendus pour avoir commis des actes de vandalisme et avoir mis la sécurité du personnel de l’université en danger. Mais j’imagine que leurs actes violents étaient justifiés… Rien de plus terrifiant qu’un petit lapin fâché.

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