Pas de seconde chance pour un jeune meurtrier
Il avait 17 ans quand il a aidé à tuer un trafiquant
Un jeune membre d’un gang de rue qui était à une semaine d’avoir 18 ans lorsqu’il a participé au meurtre d’un trafiquant des Hells Angels n’aura pas de seconde chance devant la justice.
La Cour d’appel vient de confirmer le verdict de culpabilité pour meurtre prémédité rendu contre le Montréalais Gordy Joseph, en 2016, ainsi que sa peine d’incarcération à perpétuité et sans possibilité de libération conditionnelle avant au moins 10 ans.
Le 28 juin 2013, Yvon Lafond, qui était « connu des policiers et faisait le commerce de la drogue », a relaté la Cour, avait été criblé de 12 projectiles de calibre 9 mm par l’un des comparses de Joseph, en face de sa résidence à L’Assomption.
Les quatre suspects, qui avaient attendu ce trafiquant que la police reliait aux Hells Angels en rôdant dans sa rue, s’étaient enfuis à bord d’une Chrysler 300.
QUATRE MINUTES
Mais la police les a appréhendés trois kilomètres plus loin — quatre minutes après la fusillade — en bénéficiant de l’aide de témoins qui avaient noté la marque et le numéro de plaque du véhicule du quatuor.
Des munitions correspondant à l’arme du crime étaient dans la Chrysler, ainsi que le cellulaire de Joseph contenant des photos de lui et d’un complice maniant un pistolet mitrailleur.
Comme le permet le Code criminel, Gordy Joseph fut jugé comme un adulte et déclaré coupable de meurtre au premier degré par un jury, au printemps 2016. Les trois autres — Keith Henry Acelin, Jetro Dejala et Richardson Paul, qui avaient entre 20 et 21 ans lors du crime — ont connu le même sort un an plus tard.
En appel, la défense plaidait notamment que la juge du procès, Catherine Mandeville, aurait aussi dû permettre au jury de déclarer Joseph coupable de meurtre au deuxième degré, ou sans préméditation. La peine aurait été moins sévère.
LOI DU SILENCE
Dans sa décision du 6 septembre, la Cour d’appel a réitéré qu’en raison de la preuve accablante, il était « impossible de concevoir » que Joseph ait pu être complice « sans la connaissance que ce meurtre fût planifié ».
Avant de recevoir sa peine, Gordy Joseph était toujours « réticent à renoncer » au milieu des gangs où il trouvait « sentiment de puissance, argent, beaux vêtements, drogue, alcool [et] filles ».
« Il accorde une grande importance au respect de la loi du silence qui prévaut dans son milieu de délinquance. Il affirme qu’il n’est pas un délateur et n’a pas voulu commenter la participation au délit de ses complices », précisait un rapport d’expertise dont la juge a tenu compte.