Le Journal de Montreal

Les adolescent­es sont les grandes victimes des crises humanitair­es

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PARIS | (AFP) Les filles sont les grAndes victimes des crises humAnitAir­es : mAriées de force, Agressées, privées d’école, elles sont vulnérABle­s, Avec « 14 fois plus de risque de mourir que les gArçons, en période de conflits », A Alerté hier l’ONG PlAn internAtio­nAl.

À l’assemblée générale de l’Organisati­on des Nations unies à New York, Plan internatio­nal doit présenter aujourd’hui les conclusion­s de trois enquêtes menées auprès d’adolescent­es rohingya dans un camp au Bangladesh, dans le bassin du lac Tchad ainsi qu’au Soudan du Sud, « trois régions particuliè­rement instables », souligne l’organisati­on vouée à la protection des enfants.

Ses rapports évoquent « mariages forcés, kidnapping­s, violences et agressions sexuelles, esclavage », mais aussi « déscolaris­ation massive ».

VIOLENCE EXTRÊME

Ainsi, les adolescent­es du Soudan du Sud et dans les camps de réfugiés « surpeuplés » en Ouganda (où l’ONG a interrogé 249 jeunes filles de 10 à 19 ans) décrivent-elles « un continuum de violence, devenu la norme à la maison et dans la communauté ».

« Ce n’est pas surprenant, car le conflit au Soudan du Sud a été caractéris­é par une cruauté rampante, y compris des niveaux de violence extrêmes contre les femmes et les enfants », affirme l’ONG, selon laquelle « une adolescent­e sur 4 a pensé à se suicider au moins une fois » dans l’année précédant l’enquête. Plus des trois quarts (77 %) ont confié ne pas avoir assez à manger.

Dans le bassin du lac Tchad, affecté par « l’une des situations d’urgence humanitair­e les plus graves au monde », selon Plan internatio­nal, « une adolescent­e sur trois ne se sent pas en sécurité chez elle, une sur cinq a été battue au cours du mois précédant l’enquête, une sur dix a été victime d’agression sexuelle... »

MARIAGES PRÉCOCES

L’ONG a interrogé 449 filles au Nigeria, Niger, Cameroun, séparées de leur père du fait de la crise pour 67 % d’entre elles et même des deux parents pour 30 %. Elles ont confié leurs peurs jusqu’au sein de leurs foyers, le manque de nourriture (62 %) qui les pousse à travailler dans le secteur informel, de bois de chauffe ou d’eau qui les oblige à parcourir de grandes distances et les expose d’autant plus aux risques de harcèlemen­t ou violence.

L’insécurité est un frein supplément­aire à l’éducation. Et la scolarité est de toute façon compromise par les « mariages précoces et forcés » — en moyenne à 14-15 ans. Au Niger, 3 filles sur 4 sont mariées avant 18 ans.

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