« Prends ta retraite ! »

J’avise par la présente tous ceux qui, en désaccord avec le contenu de mes chroniques, m’intiment, à moi, la « vieille finie », de me retirer et de dégager de l’espace public, que je n’entends pas obtempérer à leurs injonctions répétées. Je mourrai à mon heure.

Ces lecteurs ignares et intolérants sont des impuissants. Leur incapacité à réfléchir, à comprendre et à accepter l’affrontement intellectuel leur est intolérable. Ce sont des primaires, des vulgaires et, qui plus est, ils ne sont pas loin de croire que leur âge les met à l’abri de la connerie.

Ce comportement n’est pas réservé qu’aux non instruits. Il est aussi le fait des extrémistes de tous bords dont le cerveau est imbibé des poisons de l’idéologie. L’intolérance, alors, efface tout respect de l’autre.

La guerre aux vieux existe plus que jamais. Car ceux qui ont acquis une certaine expérience de la vie et des connaissances renvoient, par effet de miroir, à ces « jeunes » leur propre impuissance.

ÂGISME

L’âgisme est une discrimination qui s’est accentuée au cours des décennies. Il était inévitable, compte tenu du recul du respect de l’autorité et de la reconnaissance de la sagesse, que ces valeurs dépérissent. Notre monde des apparences, de la robotisation des comportements humains, rend insupportable aux yeux des jeunes la présence active des vieux dans l’espace public.

À tous ces zigotos qui croient me blesser par leurs invectives en forme de rots, je dis que je m’en moque. Mais à travers eux je comprends que les vieux soient si maltraités au Québec. Qu’on les abandonne trop souvent dans des mouroirs comptant sur l’État pour assurer leur fin de vie misérable et indigne.

Je jubile à l’idée que je vais perdurer malgré ces idiots et je ris sous cape de la hargne qui les consume.