La nouvelle norme familiale
Le Toyota Highlander fait partie des quatre utilitaires de taille moyenne les plus vendus au Canada, avec le Ford Explorer, le Hyundai Santa Fe et le Kia Sorento. Mais savez-vous que la fourgonnette Sienna est aussi populaire que lui ?
Il n’y a pas si longtemps, 20 ans à peine, le Québécois moyen qui cherchait un véhicule spacieux pour transporter une petite famille nombreuse avec une foule de bagages choisissait naturellement une fourgonnette. Mais les tendances du marché ont changé et l’utilitaire, sous toutes ses formes, a désormais la faveur des acheteurs. Il est devenu le véhicule familial par excellence.
Les chiffres de ventes le démontrent éloquemment. En 2017, plus de 6,8 millions de VUS, petits et grands, ont trouvé preneurs en Amérique du Nord (sans compter les modèles de luxe et de prestige), comparativement à un peu plus de 570 000 fourgonnettes.
À une échelle plus petite, le Toyota Highlander illustre aussi cette transition. À l’époque où il a fait ses débuts (il a été lancé au Salon de New York, en avril 2000), il était moins populaire que la fourgonnette Sienna. En 2004, par exemple, Toyota a vendu trois fois plus de Sienna que de Highlander au Canada : 17 043 contre 4 963.
Aujourd’hui, la situation s’est inversée, aux États-Unis du moins. Là-bas, la troisième génération de ce qui est devenu un grand utilitaire à 7-8 places fait partie des cinq modèles les plus vendus du constructeur nippon derrière le RAV4, la Corolla, la Camry et la camionnette Tacoma. La fourgonnette, pour sa part, arrive loin derrière. D’ailleurs, pour chaque Sienna vendue, Toyota vend trois Highlander.
Au Canada, l’engouement pour les utilitaires de taille compacte et intermédiaire est aussi important. Ces deux catégories de véhicules dominent le marché, mais avec une petite nuance : les fourgonnettes sont un peu plus appréciées. Pour preuve, le Highlander et la Sienna sont parmi les cinq produits Toyota favoris, derrière le RAV4 et la Corolla, et devant la Camry. Depuis l’an dernier, ils sont même nez à nez au palmarès des ventes. Il faut néanmoins reconnaître que les ventes du Highlander ne cessent de croître, depuis son apparition, alors que celles de la Sienna plafonnent.
HABITACLE : AVANTAGE SIENNA
Bref, à l’heure actuelle, les acheteurs canadiens favorisent autant ces deux modèles. Doit-on en conclure que ces consommateurs sont moins sensibles à la mode et qu’ils savent reconnaître les attributs qui distinguent ces grands véhicules ?
L’échelle de prix du Highlander et de la Sienna, qui sont très comparables, contribue sans doute à ce succès égal, tout comme le fait de pouvoir choisir un habitacle à 7 ou à 8 places dans les deux cas, ou encore une version à traction ou à transmission intégrale (la Sienna est la seule fourgonnette offerte avec quatre roues motrices).
Il y a tout de même des différences importantes, comme, par exemple, le volume utile du coffre de ces véhicules. L’aire à bagages de la Sienna procure un volume gargantuesque qu’il est possible de moduler de 1007 à 4248 L. À côté de cela, le coffre du Highlander paraît bien petit avec son volume qui varie de « seulement » 391 à 2370 L. Pourtant, ses cotes favorisent largement cet utilitaire comparativement à ses rivaux. N’empêche que ces deux véhicules de 5 m de long (4,9 m pour le Highlander et 5,1 m pour la Sienna), la fourgonnette offre une polyvalence supérieure.
Cette fourgonnette se révèle aussi plus spacieuse et plus accueillante. Elle offre plus de confort à ses occupants, surtout ceux qui occupent la troisième
rangée de sièges, où le dégagement pour les jambes est 31 % plus important que dans un Highlander. À lui seul, cet avantage pourrait suffire à convaincre l’acheteur devant transporter régulièrement une unité de louveteaux ! La garde au sol inférieure de la Sienna (161 mm contre 203 pour le Highlander) facilitera aussi l’embarquement de ces scouts, tout autant que les portières latérales coulissantes. En revanche, le Highlander dispose d’un seuil de porte très bas, qui compense sa garde au sol supérieure.
CONSOMMATION : AVANTAGE HIGHLANDER
Ce dernier surpasse la Sienna en d’autres aspects dont certains constituent des priorités plus importantes pour de nombreux automobilistes, à commencer par la consommation de carburant. Bien que ces deux véhicules partagent une plateforme et un groupe motopropulseur communs (un V6 de 3,5 L jumelé à une boîte automatique à 8 rapports), et que leur masse est très semblable (environ 2 t), le Highlander se contente d’un peu moins de carburant pour un même parcours. Selon les chiffres publiés par Ressources naturelles Canada (RNCan), le modèle à deux roues motrices utiliserait environ 5 % moins de carburant, et le Highlander à transmission intégrale, environ 10 % de moins.
Ce grand utilitaire offre, par ailleurs, une option qui fait défaut à la fourgonnette de Toyota : un groupe motopropulseur hybride. Réservé aux Highlander à deux roues motrices, ce type de motorisation, qui gagne en popularité chaque année, procurerait une consommation moyenne de près de 25 % inférieure à celle d’une Sienna à deux roues motrices et une consommation en ville environ 35 % inférieure. En prime, ce groupe hybride donne un surcroît de puissance au Highlander : 306 ch plutôt que les 295 ch du moteur ordinaire. Ces quelques chevaux additionnels ne transforment naturellement pas cet utilitaire hybride en bolide. Ils compensent sa masse supérieure et se font sentir un peu lors des reprises, qui sont un peu plus vives, l’accélération 80-115 km/h s’effectuant en 5,5 s plutôt que 5,9.
En matière de remorquage, la Sienna fait bonne figure avec une capacité de 1587 kg (3500 lb), mais le Highlander hybride fait de même, alors que le Highlander ordinaire affiche une cote de remorquage de 2268 kg (5000 lb), qu’il s’agisse d’une version à deux ou à quatre roues motrices. Or, l’acheteur typique choisit très souvent un véhicule de cette taille, non seulement pour transporter plusieurs personnes, mais aussi pour remorquer de lourdes charges : une roulotte ou une remorque servant aux loisirs familiaux. C’est à ce chapitre que le Highlander surclasse la Sienna.
Le comportement routier feutré qu’une suspension indépendante procure au Highlander plaît tout autant que l’aménagement dégagé et convivial du poste de pilotage. Quant à la dotation de série, qui comprend des équipements comme la connectivité Bluetooth, un climatiseur et un régulateur de vitesse, elle gagnerait à inclure des sièges avant chauffants, qui sont réservés aux versions XLE et Limited, et CarPlay d’Apple et Android Auto, deux systèmes qui font lentement leur apparition chez Toyota. Rien n’est parfait.